Né en 1969 à Paris, Nicolas Mitric aligne depuis quelques années les albums, soit en tant que dessinateur, soit en tant que scénariste. On lui doit notamment Kookaburra, Kookaburra Universe mais aussi La Voie du silence, Arkeod, Verseau et Anatole et Compagnie. Pour Tessa, agent intergalactique, il est accompagné au dessin de Louis, un autodidacte qui signe ici sa première série. Après trois années d'interruption, voici revenir Tessa avec un sixième album. 

Dur retour sur Terre 

Dans le tome précédent, Tessa a été déchue de son rôle de 42e Agent Intergalactique. Elle est donc de retour sur Terre, dans une famille qui ignore tout de ses aventures lointaines et pour qui la combattante n'est qu'une enfant, une adolescente un peu difficile et nerveuse. Pour Tessa, c'est une nouvelle épreuve : vivre une vie humaine normale, parmi des gens dont la normalité n'est pas toujours évidente, adolescents secoués par leurs désirs et adultes qui la prennent de haut.

Mais elle ne peut jamais réellement échapper à son destin. Elle est vite rattrapée par son autre vie. Entre des symboles gravés de nuit dans un parc, le retour de ses poussins-gardes du corps et des combats en pleine convention de bandes dessinées, elle va avoir de plus en plus de mal à cacher la vérité à ses amis. Mais celle-ci est tellement fantastique que parfois, même mis en face d'évidences, il est difficile pour un humain de la voir...

Tessa, début d'un nouveau cycle 

Le tome 5 concluait tout un pan de l'aventure de Tessa. Un peu en forme de conclusion, il la renvoyait à la normalité. Les auteurs ont choisi de la faire revenir, reprenant pour l'occasion le découpage des tout premiers volumes. En effet, chacun d'eux commençait sur Terre, où Tessa essayait de survivre à ses parents et à l'école, avant de la lancer dans l'aventure et les combats. Les derniers tomes avaient dû abandonner ce mode de scénarisation, la vie galactique occupant la majeure partie de l'aventure.

Pour ce qui concerne ce sixième tome, l'action se passe sur Terre. Nous retrouvons donc avec plaisir les parents débonnaires et dépassés, les professeurs pointilleux et les amis adolescents et leurs hormones. Tout un pan de l'histoire qui amène beaucoup d'humour et de second degré agréable à lire.

Une des grandes sources de plaisir est le lieu où se déroule une grande partie de l'histoire, nous offrant un mémorable combat : une convention de bandes dessinées ! Pour les lecteurs qui n'ont jamais eu la chance d'aller à un tel rassemblement, ils en auront ici un bref aperçu. Pour ceux qui connaissent ces rencontres, l'atmosphère est parfaitement rendue, des auteurs en quête perpétuelle du scénario parfait aux débutants désireux de se faire reconnaître en passant par les fans prêts à tout pour rencontrer ceux dont ils apprécient le travail. Et les inévitables cosplays...

Autant d'un point de vue scénaristique que pour le dessin, rien n'a changé dans cette nouvelle aventure, si ce n'est qu'il y a sans doute un peu plus d'humour, du second degré et une forme d'auto-dérision des auteurs qui rend l'album plus léger, plus amusant que les précédents. Ce qui pourrait ne pas être le cas du suivant, la fin de l'épisode laissant présager des temps difficiles...

Un excellent retour de l'héroïne intergalactique !