Kristen Britain est une auteur de fantasy américaine, dont le premier roman Cavalier vert a été nommé au prix Locus du meilleur premier roman en 1999. Après des études de cinéma, elle devient garde forestier dans les Parcs Nationaux (cet intérêt pour la nature et la forêt se retrouve d’ailleurs dans ses romans). Elle vit désormais dans l’État du Maine et se consacre à l’écriture.

« L’Homme Gris sourit sous les ombres de sa capuche. Il replongerait le monde dans un état qu’il n’avait pas connu depuis longtemps, bien avant la Longue Guerre et le Premier Âge, en un temps immémorial. Un temps où les humains vivaient en clans primitifs, chassant troupeaux et gibier. Il n’y avait alors pas de rois, pas de pays, pas de cultes organisés. Rien que ténèbres et superstitions. Durant les Âges Sombres, ainsi qu’on appelait maintenant cet ancien temps, ils comprenaient mieux la magie qu’aujourd’hui. »

Un mystérieux cavalier…

Fille de négociant prospère, Karigan G’ladheon a été renvoyée de son école pour avoir défié et battu lors d’un duel le fils du gouverneur de la région. Sur la route qui la ramène à sa ville natale et au domaine familial, elle entend puis croise un cavalier vêtu intégralement de vert. C’est un Cavalier Vert, un messager du Roi. Il est mourant, deux flèches noires étranges lui sortent du dos. Il supplie alors Karigan de porter un message au roi, quoi qu’il arrive. Tout d’abord réticente, Karigan accepte et devient alors investie d’une mission qui la dépasse, et qui aura de nombreuses conséquences pour elle, sa famille et la Sacoridie.

Traquée par un étrange mage gris ainsi qu'une pléthore de mercenaires et de créatures répugnantes, la jeune fille devra apprendre à agir comme un Cavalier Vert, et se découvrira également bon nombre de nouveaux talents guerriers.

Une histoire en apparence classique…

Cavalier Vert est un récit de fantasy efficace qui mêle et reprend des éléments connus du genre.  La magie, le combat, le récit initiatique et quelques personnages sont plutôt convenus et archétypaux : un mage dangereux, monomaniaque et très puissant, désireux de renverser le pouvoir en place, des adjuvants pleins de sagesse et de conseils et prodiguant à notre jeune héroïne quelques artefacts magiques bien utiles, des créatures maléfiques croupissant dans une forêt sombre et isolée…

Mais porteuse d’originalité

La vraie force de ce roman réside dans cette caste, cet ordre des Cavaliers Verts. Cette institution est au service du roi, et est en charge du port de messages à travers toute la Sacoridie, souvent au péril de la vie de ses porteurs. Si les messagers viennent de toutes les régions du pays, il est cependant impossible de devenir Cavalier Vert par envie : il faut en effet avoir entendu l’Appel, une impulsion magique à laquelle nul ne peut résister. En outre chaque cavalier possède une aptitude, un talent spécial qui lui est propre et qu'il ne peut utiliser qu'en conjonction avec la broche que le cavalier reçoit lors de son entrée au sein de l’ordre. Ces broches sont imprégnées de magie et très anciennes. Ce sont elles qui choisissent leurs cavaliers et non l'inverse. Enfin ces broches ne sont visibles que des mages ou des cavaliers. La découverte progressive de cet ordre au fil du récit est une vraie bonne découverte.

Pour un bon moment de lecture

En définitive Cavalier Vert est un roman prenant et dynamique (malgré quelques petites longueurs vite oubliées, probablement nécessaires pour un tome introductif), qui permet au lecteur de suivre avec plaisir les nombreuses péripéties de Karigan, ainsi que sa découverte du milieu des Cavaliers Verts et des enjeux politiques importants impliquant les différentes régions de sa chère Sacoridie.

 

Malgré quelques personnages plutôt stéréotypés l’intrigue est bien menée et solidement construite. L’influence tolkienienne, perceptible à quelques endroits du récit, contribue à insuffler à ce roman un souffle épique et constitue un hommage discret.

Un bon moment de lecture et un premier tome captivant !