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L'Or et la Toise

Brice Tarvel ( Auteur), Johann Bodin (Illustrateur de couverture), Hélène Ramdani (Rédactrice en chef)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 21/01/2011  -  livre
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L'Or et la Toise

Brice Tarvel est un écrivain français passionné par l’écriture depuis son plus jeune âge. Auteur de scénarios pour des bandes dessinées tels que Sylve, Les Traîne-ténèbres, ou Mortepierre, il a notamment reçu le prix Alph-Art Jeunesse en 1997 à Angoulême pour L’Etang qui rétrécissait. Sous le pseudonyme François Sarkel, il a aussi publié des livres pour enfants. Avec un bon nombre de romans et de participations à des anthologies, Brice Tarvel est donc un auteur touche-à-tout.

Grandir ou rapetisser, il faut choisir

La Fagne est un pays maudit. Polluée pendant des siècles par les alchimistes, peu scrupuleux des retombées de leurs expériences, et soumis au terrible maléfice de l’enchanteur Vorpil, la Fagne du Nord est soumise à un sortilège de grandissement alors qu’en Fagne du Sud, toute chose rétrécit inéluctablement. Dans ce paysage marécageux, peuplé de monstruosités, deux voyous s’allient à une vieille sorcière obèse dans une quête pour dérober le trésor du roi voisin. Au même moment, deux demoiselles sont frappées par la maladie des eaux souillées, qui transforme les êtres en créatures pseudo-aquatiques.

Un roman rabelaisien


L’aspect le plus marquant de cet ouvrage de Brice Tarvel est sans conteste son écriture truffée de vieux français, de mots inventés, recherchée pour la poésie de son vocabulaire qui rappelle fortement celle de Rabelais au seizième siècle, qui écrivait en français alors que la grande majorité des livres érudits de l'époque étaient produits en latin. De plus, l’auteur possède un humour décalé, souvent coquin, qui rappelle aussi celui de Rabelais.
Brice Tarvel nous livre dans ce premier tome de L'Or et la Toise, un monde en apparence ordinaire : un marais, mais peuplé d’un bestiaire de monstres, humains ou animaux et affligés d’une pléiade de pathologies extrêmement riches et innovantes. Nous rencontrons ainsi des croquechiens (mi-chien mi-poisson), des ventrues (sorte de baleines volantes) ou des hommes grands comme un immeuble. L’auteur fait également preuve d’ingéniosité pour construire son décor à partir de l’idée de base : une moitié du pays qui grandit, l’autre qui rétrécit. En effet, le maléfice affecte gens, choses et animaux de façons variables et aléatoires. Certaines espèces grandissent donc vite et trop tandis que d’autres ne sont pas affectées. Toutefois, si l'auteur joue beaucoup avec ce concept pour les éléments secondaires de son récit, ses personnages principaux n'en sont pas ou très peu affectés même sans la prise d'une potion stoppant le maléfice. 

Tous ces éléments font que ce roman est enthousiasmant. Le lecteur prend grand plaisir à explorer l'univers de L'Or et la Toise.

Dans cet écrin luxuriant, les personnages sont bien travaillés et détaillés bien que de facture classique. Les deux bandits violents et solitaires mais ayant un bon fond, la vieille sorcière cupide et puante ou les demoiselles en détresse sont autant d’éléments du style moyenâgeux qui demeurent quand même sympathiques au lecteur. Le grand nombre de descriptions dans le récit, utiles au déploiement de la richesse du décor, est toutefois un sérieux frein au dynamisme de l’histoire. Le scénario se déroule donc lentement, parfois un peu trop. Au cours de leur voyage, nos héros font des rencontres agréables ou dangereuses qui ne perturbent pas le flot global du récit. En comparaison avec la découverte de l'univers du livre, nous sommes donc assez peu captivés par le récit.

Ce premier tome de L’Or et la Toise est donc amusant, intéressant, parfois un peu trop contemplatif mais largement appréciable.

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