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Chimères, le sens de la bête

Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 31/10/2009  -  livre
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Chimères, le sens de la bête

Benjamin Thiers est un jeune auteur dont Chimères est le premier roman. Ce Marseillais de vingt-sept ans, influencé par Robert Merle, Paulo Coelho ou Stephen King, a toutefois déjà vu un recueil de ses nouvelles, Le Sablier brisé, paraître aux Éditions Colonna, maison d'édition de livres corses.

Après la fin du monde, la lutte des hommes face aux démons

La fin du monde est survenue. Les démons, appelées chimères, sont sur Terre. Les hommes doivent se battre pour faire subsister les dernières cités où ils se terrent.
Jérémie est l'enfant de la destinée, celui qui détruira les démons. Avec sa sœur Esther, une tête-brûlée de dix-huit ans, il va devoir se rendre à Sion, siège de la résistance humaine. Mais dans les hautes sphères de la politique, on ne voit pas forcément d'un bon œil l'arrivée d'un sauveur adulé par le peuple...

Un début engageant ; une fin précipitée

Le premier chapitre de Chimères plonge directement le lecteur dans une action qui est une des caractéristiques du roman. Mais ce n'est pas la seule, puisque le premier roman de Benjamin Thiers raconte une histoire de science-fiction qui, en de nombreux points, s'apparente à un récit de fantasy. On trouve donc dans cet ouvrage des Éditions Colonna, tous les éléments d'un conte épique : manichéisme, Amour, trahisons, combats, personnages archétypaux, et caetera.
La véritable originalité de Chimères se situe au niveau de l'univers. Les hommes qui n'ont pas été mis en esclavage affrontent les démons qui ont maintenant peuplé la Terre. De véritables démons sortis de l'Enfer, si bien que les hommes trouveront leur salut en se tournant vers Dieu, qui doit, selon la prophétie, leur envoyer un messie. Et cet enfant prodigue est peut-être Jérémie, né dans la tourmente d'une attaque de chimères et recueilli par le Consul de ce qui reste de Paris. Mais le destin du jeune homme est grand et il doit rejoindre Sion, où les hommes ont leur quartier général. Là, il devra affronter les dirigeants ambitieux des survivants humains, des hommes qui n'ont pas forcément l'intention de détruire les démons.

On le comprend, la trame de l'histoire racontée par Thiers est entendue : complots, trahisons, luttes contre les démons et personnages principaux qui accomplissent des exploits...
Cela n'empêche pas à première vue de passer un bon moment de lecture. En effet, la première partie du roman est plaisante à lire. Certes, Benjamin Thiers utilise un style emphatique qui brise le rythme du récit ; l'auteur s'attarde aussi beaucoup trop sur les sentiments et les impressions des personnages au moment où ils sont sur le point de mourir (en plein cœur d'un combat), mais au moins, il réussit à attirer l'attention du lecteur et à maintenir son intérêt pendant une première moitié du roman. Ensuite...

Ensuite, Chimères s'écroule quelque peu sous une foule de défauts. Benjamin Thiers, qui devait peut-être respecter un certain format pour son livre, accélère considérablement l'avancée de son histoire. On a vraiment le sentiment, en lisant la deuxième partie du roman, que l'auteur se précipite pour l'achever. Cela ne l'empêche toutefois pas de s'attarder sur quelques passages qui renforcent l'aspect épique et romantique du récit : un coup de foudre, un mariage qu'on se dépêche de célébrer avant une bataille... mais qui paraissent relativement ridicules.
L'auteur décrit également de nombreux personnages avec soin, alors qu'ils ont un rôle très secondaire dans le récit. peut-être, si ce premier roman s'inscrit dans une saga, décrire longuement les personnalités de ces protagonistes se révélera utile. Mais on a pour le moment le sentiment que l'auteur se disperse alors qu'il a déjà peu d'espace pour développer son histoire.

Chimères est donc un premier roman qui n'a rien d'extraordinaire. Divertissant, il souffre du style un peu lourd employé par l'auteur et de grosses faiblesses dans le développement de l'intrigue. Peu convaincant, donc.

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