On prend les même et on recommence ! Cinq après les débuts de Mnémos, Stéphane Marsan a de nouveau choisi Mathieu Gaborit pour ouvrir sa nouvelle maison d’édition Bragelonne. Gri gri porte-bonheur ? Peut être… A moins que ce ne soit tout simplement des histoires d’amitié et de manuscrits... Toujours est-il que cette fois encore, il s’agit d’un roman qui annonce une longue saga de fantasy. Ceux qui tiennent les Chroniques des Crépusculaires pour un chef d’œuvre l’ont sans doute déjà acheté. Ont-ils bien fait ? Ben euh, faut que je réponde tout de suite ???

Vous trouvez pas que ça sent bizarre ?

Cœur de Phénix nous plonge dans un univers médiévalo-fantastique à la fois riche et classique en une période sacrément troublée. Car voyez-vous, il y a quelque chose de pourri dans l’Empire de Grif’. Les forces du mal, affublées du gentil sobriquet de " charogne ", sont de retour et rassemblent peu à peu leurs forces pour anéantir toute trace de civilisation, rien que ça. Du coup, le monde est en émoi et se prépare avec inquiétude à un affrontement qui s’annonce dantesque. L’Empereur lui-même a demandé l’appui de la Guilde des phéniciers, ces mages étranges qui s’enorgueillissent de contrôler les mythiques Phénix et fabriquent pour les chevaliers des armes magiques redoutables d’efficacité.

Malheureusement, certaines personnes mal intentionnées trouvent ce petit commerce agaçant et aimeraient bien faire main basse sur tout le stock des phéniciers, quitte pour cela à les déclarer hors-la-loi et à confisquer tous leurs biens. Pour les autorités, la tentation d’écouter de tels propos augmente en même temps que la menace d’une invasion de la charogne. Et ce d’autant plus que la Guilde a toujours proclamé haut et fort son indépendance et refuse d’être un simple vassal de l’Empire. Bref, y’a de l’orage dans l’air…

C’est dans ce contexte pour le moins particulier que débarque Januel, un jeune disciple chez les phéniciers. Il a été choisi pour faire une petite démonstration de ses pouvoirs devant l’Empereur en contrôlant un des phénix les plus puissants qui n’ait jamais existé. Mais plus qu’un simple show à l’américaine, la cérémonie a aussi des échos politiques capitaux. Elle doit permettre aux représentants de la Guilde de négocier avec les autorités de l’Empire. Laissé loin de tous ces tracas, Januel doit simplement se concentrer sur sa tâche, symbolisant l’accord final entre les deux parties. Manque de bol, notre jeune apprenti va tout faire foirer…

Après tout, il ne s’agit que d’un premier tome…

Cœur de Phénix est un roman ambigu. Si on se laisse bien prendre par le récit, il lui manque quand même un petit je-ne-sais-quoi qui le rendrait passionnant. Là, il semble un peu court, un peu rapide. Il faut dire qu’il ne se passe pas grand chose au cours de ses 300 pages. Et c’est sans doute normal ! Il ne s’agit après tout que du premier tome des Chroniques des Féals. Mathieu Gaborit pose son intrigue et prend à peine le temps d’esquisser ses personnages. Bref, rien de bien grave pour le moment, puisque somme toute, le roman reste plaisant à lire. On attendra donc la suite pour se faire vraiment un avis…