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Colin Heine et La Forêt des araignées tristes - Le mot des éditions Actusf
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Colin Heine et La Forêt des araignées tristes - Le mot des éditions Actusf

Pourquoi avons-nous choisi de publier La Forêt des araignées tristes de Colin Heine ?

Au milieu des dizaines de manuscrits que nous recevons tous les mois, il peut être difficile de sortir du lot, de capter notre attention. C'est pourtant ce qui s'est passé avec ce roman : un résumé qui titille la curiosité, une thématique que l'on aime explorer et voilà le manuscrit chargé sur la lieuse, prêt à dévoiler ses secrets pendant plusieurs heures.
Alors pourquoi la magie a-t-elle opéré avec La Forêt des araignées tristes ?

- Une première phrase qui intrigue ! On ne le dirait jamais assez, et les Anglo-saxons sont les champions dans cette catégorie, un texte doit accrocher dès les premiers mots, pour ferrer l'attention du lecteur. Ici, nous sommes servis, avec un début mystérieux à souhait : "Quand il évoquera plus tard la série d’événements qui faillit lui coûter la vie, Bastien de Corville se dira que tout a commencé par une gargouille en rut." Un homme en danger ? Une gargouille... en rut ?! Vite, la suite !

- Le roman nous a bluffés par sa maîtrise, notamment de la langue. Une plume singulière, un peu désuète, qui se prête parfaitement à l'ambiance du roman. Des tournures parfois étonnantes, du vocabulaire qui interpelle, des mots peu usités... et en même temps, une vraie modernité dans la narration, avec des points de vue qui s'entrechoquent. Avant même de se plonger dans l'histoire, l'écriture avait une tonalité particulière qui l'a fait sortir du lot.

- Mais le roman nous a également bluffés par la maîtrise de son intrigue. Fausses pistes, multiples lignes narratives qui finissent par se rejoindre, le tout saupoudré d'une réflexion sociétale qui apporte de la profondeur au côté aventure, ce n'est pas le parti-pris de la facilité qui a été choisi et encore plus pour un premier roman. L'un des tours de force du livre est d'ailleurs de proposer une intrigue foisonnante mais où une grande partie des clés de compréhension sont laissées à la libre interprétation du lecteur : il existe quelques zones d'ombre, certains détails sont volontairement laissés dans le vague... et on sait que la fin en laissera plus d'un perplexe, nous les premiers ! À l'heure où l'on peut regretter le manque de prise de risque littéraire, parfois, La Forêt des araignées tristes nous a charmés par ce côté exigeant, sans pourtant en avoir l'air.

- La Forêt des araignées tristes possède une ambiance et un univers à la fois très familier et original, propre à son auteur : c'est là tout le charme du steampunk. On a adoré se promener dans Gale, passant d'un pilier à l'autre, monter à dos de gargouille, explorer les coursives du Gigantique ou craindre pour sa vie au milieu des Vaineterres. On s'est amusé à chercher les clins d’œil et les références à notre monde et le pas de côté opéré qui lustre le monde d'un vernis original. Les romans steampunk se passent majoritairement à Londres à la période victorienne alors quand un auteur nous propose une vision d'un Paris qui ne dit pas son nom à la Belle-Époque, on savoure !

- Un roman ne serait rien sans ses personnages et ici, nous sommes servis ! Certains pourront trouver que cela foisonne un peu trop mais au contraire, l'effet est parfaitement voulu : nous sommes ici en présence d'un roman chorale, dont la force passe aussi par ses protagonistes... et leurs caractères bien trempés. Mention spéciale à Agathe, la gouvernante qui n'a pas la langue dans sa poche, ou à Anatole, détestable à souhait.

- Et puis ce fut avant tout une histoire de rencontre, de sensibilité, de goût personnel. Un coup de foudre, ça ne s'explique pas ! Derrière le choix d'un manuscrit il y a une personne, un lecteur, un éditeur. Par la suite, on peut expliquer pourquoi un roman nous a touchés, apporter des arguments rationnels. Mais sur le moment, ce sont les sentiments qui parlent. On espère que La Forêt des araignées tristes vous fera le même effet !

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