Robin Hobb est l'une des auteurs les plus importantes en fantasy de ces dernières années. Son cycle de l'Assassin Royal est tout simplement l'un des best-sellers du genre des années 1990-2000. Avec Dragons et serpents, elle entame une nouvelle série, consacrée aux dragons.

 

 

Alors que les dragons ont quasiment disparus de la surface de la Terre, la dernière d'entre eux, Tintaglia, guide les derniers serpents géants pour qu'ils atteignent leur aire de transformation. Là, pendant de longs mois, bien au chaud dans leurs cocons, ils vont se transformer en dragons. Mais à leur naissance, les humains découvrent que ceux qui ont survécus sont malformés et incapables de voler. Un handicap qui ruine les espoirs d'alliances entre les hommes et les dragons, ces derniers devenant de véritables poids morts, incapables de chasser et de se nourrir par eux-mêmes.

 

Il n'en reste pas moins qu'ils attisent la curiosité de certaines personnes. La jeune Alise en fait partie. Elle accepte même un mariage de raison avec un riche marchand de façon à avoir des fonds pour se documenter sur eux. De son côté, Thymara est une jeune mutante qui a eu la chance d'assister aux naissances et rêve de passer plus de temps avec les dragons. Enfin Leftrin est lui un capitaine de bateau avec un lourd secret. Il a renforcé son navire avec un matériaux étrange qui l'a rendu vivant : du bois-sorcier...

 

 

Ce premier roman est en fait une longue introduction à un nouveau cycle de Robin Hobb qui se déroule dans le même univers que l'Assassin Royal. L'explication est sans doute à chercher dans la publication française, Pygmalion ayant choisi de diviser en deux le premier volume paru en anglais. Rien d'étonnant donc à ce que l'on assiste à la mise en place de cette série, quitte à ce que ce premier volume donne l'impression de manquer de dynamisme.

 

Du côté de l'intrigue, Robin Hobb décrit des dragons en fin de règne, difformes et incapables d'assurer leur survie. C'est la principale originalité de Dragons et serpents. Rarement en fantasy les dragons auront été aussi mal en point. Malgré leur taille et leur force, ils sont en fait faibles et vulnérables, se posant des questions sur leur avenir. Rarement aussi ils n'auront eu la langue aussi pendue, notamment entre eux. On signalera également d'excellents personnages et notamment Alise, partagée entre son obsession pour les dragons et son mariage qui semble aller à vau l'eau, avec un mari qui la délaisse. C'est sans doute l'héroïne la plus attachante dans la galerie de portraits esquissée par l'auteur. Enfin, l'autre point positif est la présence de ces navires vivants étranges et intrigants que l'on avait déjà rencontré dans Les Aventuriers de la mer. Un atout de plus pour ce nouveau cycle de Robin Hobb qui commence. Ne vous arrêtez pas aux longueurs de ce premier tome jetant les bases de la série. L'ensemble est prometteur et si la suite est à la hauteur, cela devrait devenir rapidement passionnant.