Attention voici une petite bombe. Multirécidiviste de la science-fiction et du fantastique depuis 1976, Claude Ecken possède à son actif une vingtaine de romans que ce soit pour adulte au Fleuve Noir et chez Baleine, ou pour enfant chez Hachette et Milan. On a également signalé des activités en bande dessinée (dont l'album Le diable au corps avec Lacou et la fondation du festival d'Aix-en-Provence), en radio (il a présenté plusieurs émissions) et en presse (il a collaboré à divers journaux comme Yellow Submarine, Fiction, l'Ecran fantastique…). Activiste notoire des littératures de l'imaginaire donc, cet alsacien a rajouté une ligne à son palmarès en remportant le prix Rosny Aîné 2001 pour sa nouvelle La fin du Big Bang. Deux ans plus tard, il était de retour avec un roman choc : Enfer Clos. Initialement publié en format papier au Bélial,' e roman est disponible depuis septembre 2010 sur la plateforme e-Belial'.
Simple et angoissant
En 1945 une famille de notre belle France sort plutôt abîmée de la seconde guerre mondiale. Chacun a vécu la période différemment, entre petites bassesses et humiliations. Les deux sœurs ont couché avec les Allemands et l'un des frères a tout simplement déserté. N'ayant pas franchement mieux à son actif, l'aîné les entraîne dans une folle aventure. Puisqu'ils n'ont pas de raison de se sentir en paix avec le monde extérieur, ils décident de vivre quasiment en autarcie dans une maison isolée. C'est le début d'un étrange huit clos, où les rapports de forces et le souvenir des horreurs du passé seront propices à la folie.
Crash
N'y allons pas par quatre chemins, Enfer clos est l'autopsie de la folie de ces quatre personnages. On plonge dans leur univers misérable et glauque où la violence est une façon de vivre. A travers leurs bagarres, on devine une manière de tromper l'ennui mais surtout la résurgence d'un passé terrible, entre un père violent et pédophile, et des rapports entre eux d'une cruauté délirante depuis l'enfance. Un huis-clos démentiel où le temps n'a plus de raison d'être. Ici, la tendresse n'a pas sa place et le lecteur pas franchement de répit. En 76 pages, Enfer clos est un concentré d'horreurs. Une petite bombe dont on avale les chapitres sans s'en rendre compte. Tiré d'un fait divers, ce livre n'a vraiment rien de fantastique. Il n'en mérite pas moins de faire un détour par votre libraire parce que son histoire possède cet attrait qu'ont les récits qui nous renvoient à nous même. Car derrière la folie des personnages, ce sont nos démons personnels qu'Ecken nous montre.