Même l’Allemagne aime la bande dessinée

Felix Görmann, alias Flix, est un dessinateur allemand qui a étudié à l’école d’art de Sarrebruck puis à Barcelone avant de se lancer dans la bande dessinée. Il a réalisé une adaptation apparemment drôlatique de Faust et surtout l’album autobiographique Held, traduit en français (Héros) qui a remporté le prix Max et Moritz en 2014. Il livre ici sa version de Spirou pour le compte des éditions Dupuis, Spirou à Berlin, qui se déroule avant la chute du mur.

A l’ombre du mur

1989. Fantasio est désespérément à la recherche d’un scoop. Spirou l’emmène à Champignac pour y trouver l’inspiration. Voici que le comte de Champignac, Pacôme de son prénom, est invité pour un congrès à Berlin-Est. Il refuse de s’y rendre, malgré les objections de Fantasio qui y voit une occasion en or de faire un beau reportage. Après un rapide dîner, Fantasio est décidé à faire changer le comte d’avis mais il découvre un château vide : il a été enlevé. Les deux compères soupçonnent vite qu’il a été emmené en RDA et ils décident de s’y rendre. Les voilà donc en Allemagne de l’est, après avoir passé les douanes (trop ?) facilement. Ils ignorent que le régime, économiquement aux abois, cherche une solution miracle pour se relancer. Et les cultures de champignon du comte offrent des possibilités. Et puis, il y a l’ignoble Zantafio, le cousin de Fantasio, désormais employé du régime Est-allemand, qui a des comptes à régler…

L’hommage d’un fan

On sent dans ce Spirou à Berlin que le jeune quadragénaire Flix s’est fait plaisir à dessiner des héros de son enfance, dans un environnement familier (ce qui inclut la fameuse voiture Turbo Rhino 1). Et il faut être franc, on y a plaisir aussi. Le dessin est très agréable et bien découpé. Extrêmement efficace donc. Donc, le fan de Spirou y trouvera son compte. Une bonne introduction à Flix, artiste encore méconnu dans notre belle contrée.

Sylvain Bonnet