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Hellraiser

Clive Barker ( Auteur), Mélanie Fazi (Traducteur)
Langue d'origine : Anglais UK
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/11/2006  -  livre
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Hellraiser

« Il croyait qu’ils viendraient au moins accompagnés de femmes au corps huilé, musclé, rasé pour l’acte de chair ; fesses charnues, lèvres parfumées, cuisses tremblant de s’ouvrir, comme il les appréciait. Il avait espéré des soupirs, des corps alanguis sous les fleurs, à ses pieds, tel un tapis vivant ; des putains adolescentes dont les orifices n’attendraient que son bon vouloir, et dont le savoir-faire l’entraînerait – plus haut, toujours plus haut – vers d’inédites extases. Il oublierait le monde entre leurs bras. Ses désirs l’exalteraient au lieu de lui valoir le mépris coutumier.
Mais non. Ni femmes, ni soupirs. Rien que ces créatures asexuées à la chair creusée de sillons. »

Lassé des plaisirs charnels limités que lui offrent ses semblables, Frank Cotton devient l’acquéreur d’un étrange artefact – la boîte de Lemarchand – dont on prétend qu’elle a le pouvoir d’invoquer les Cénobites, ces disciples de l’Ordre de l’Entaille. Selon la rumeur, les pratiques de cet Ordre seraient à même de faire connaître des plaisirs bien supérieurs aux plaisirs terrestres. Malheureusement pour lui, les Cénobites vont se jouer de lui et l’entraîner dans leur monde pour en faire un réceptacle de souffrance.

Plusieurs mois après la disparition de Frank, son frère Rory et sa femme Julia emménagent dans la demeure d’une grand-mère décédée – là-même où Frank a été enlevé par les Cénobites. Julia ne va pas tarder à découvrir que Frank est toujours là, reclus dans une pièce secrète de la maison, sous la forme d’un corps décharné, à peine une ombre d’être humain. Désireuse de lui venir en aide et sexuellement attirée par lui, Julia va tout mettre en œuvre pour l’aider à se reconstituer en lui apportant ce dont il a besoin : du sang.

Hellraiser prend place aux débuts de la carrière de Clive Barker : il vient de boucler ses Livres de Sang, recueils qui l’ont rendu célèbre, et il ne s’est pas encore attaqué aux romans qui assiéront sa réputation (Secret Show, Imajica et consorts). Fort du succès de ces recueils, Clive Barker entame en parallèle sa carrière cinématographique en 1987 par Hellraiser qu’il écrit et dirige (suivra le très recommandable Cabal en 1990). Ce film connut un succès énorme, fortement aidé par les débuts de la tendance gay au piercing, et générera des séquelles, des téléfilms, en attendant un éventuel remake.

À l’origine de ce film, se cache une nouvelle parue l’année précédente dans le tome 3 de l’anthologie Night Visions (en gros un pendant américain des Territoires de l’inquiétude), au côté d’autres textes de Ramsay Campbell et Lisa Tuttle. C’est cette nouvelle, et elle seule, que les éditions Bragelonne vous proposent de découvrir pour la modique somme de 9 euros 99.

Écrit dans la foulée des Livres de sang, Hellraiser en présente les mêmes symptômes : carences stylistiques énormes, rebondissements à l’emporte-pièce et personnages féminins à la psychologie grotesque. On retrouve aussi ce qui séduit dans ses textes : un fantastique énigmatique, oppressant, qui met souvent en relief la détresse intérieure de son ou ses protagoniste(s).

Récit moyen (mais dans la moyenne des Livres de sang), plombé par des enlisements récursifs dans un lyrisme saisonnier et des embrouillaminis de couple, Hellraiser vaut surtout en tant que première apparition des Cénobites, même si celle-ci reste très restreinte et dévoile bien peu de choses. Loin d’être un récit sur les Cénobites, Hellraiser se concentre finalement sur la relation SM ambiguë entre Julia et la créature qu’est devenu Frank.

On conseillera donc ce roman cette nouvelle aux fans absolus du film et aux pervers désireux d’ajouter cet add-on aux Livres de Sang dans leur collection. Pour les autres, Un Chœur d’enfants maudits est toujours en vente pour la somme de 6 euros 60.

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