Actusf : Comment as-tu travaillé cette couverture ? Quelle direction souhaitais-tu prendre ?
Aurélien Police : Lorsque l'on travaille sur un roman qui appelle une ou plusieurs suites, il est nécessaire de réfléchir en amont à des éléments graphiques ou à une composition qui pourront faire le lien entre les différents tomes. A partir de là, et une fois le texte lu, l'idée pour La Voie des Oracles s'est rapidement imposée d'elle-même et était en fait assez simple : représenter l'univers du roman – ce mélange de religions et de mythologies qui se télescopent au sein d'un même monde - au travers d'un buste composite féminin qui rappellerait un peu la statuaire romaine. Ainsi, pour les tomes suivants, on pourra faire évoluer ce même buste ou s'attacher à la représentation d'un autre personnage, tout en gardant la composition globale et le traitement graphique de cette première illustration.
Actusf : Le visage de ton héroïne est en partie caché. Quelle était ton intention ?
Aurélien Police : Dans le roman, Thya, l’héroïne, se grime pour échapper à ses poursuivants. Elle avance donc à couvert. Ne pas montrer ses yeux, les cacher sous ses épaisses boucles rousses, était une façon de souligner cette idée. Et puis s'il y a bien quelque chose que j'essaie d'éviter en tant qu'illustrateur – et il y a là peut-être un paradoxe - c'est de forcer l'imagination du lecteur. C'est aussi ce qui explique cette absence de regard et l'aspect minéral, presque fantomatique, de la peau. Libre à chacun de se faire une image plus précise – ou pas - du personnage lors de la lecture du roman. En tant que lecteur, c'est une chose à laquelle je suis très sensible.
Aurélien Police : Lorsque l'on travaille sur un roman qui appelle une ou plusieurs suites, il est nécessaire de réfléchir en amont à des éléments graphiques ou à une composition qui pourront faire le lien entre les différents tomes. A partir de là, et une fois le texte lu, l'idée pour La Voie des Oracles s'est rapidement imposée d'elle-même et était en fait assez simple : représenter l'univers du roman – ce mélange de religions et de mythologies qui se télescopent au sein d'un même monde - au travers d'un buste composite féminin qui rappellerait un peu la statuaire romaine. Ainsi, pour les tomes suivants, on pourra faire évoluer ce même buste ou s'attacher à la représentation d'un autre personnage, tout en gardant la composition globale et le traitement graphique de cette première illustration.
Actusf : Le visage de ton héroïne est en partie caché. Quelle était ton intention ?
Aurélien Police : Dans le roman, Thya, l’héroïne, se grime pour échapper à ses poursuivants. Elle avance donc à couvert. Ne pas montrer ses yeux, les cacher sous ses épaisses boucles rousses, était une façon de souligner cette idée. Et puis s'il y a bien quelque chose que j'essaie d'éviter en tant qu'illustrateur – et il y a là peut-être un paradoxe - c'est de forcer l'imagination du lecteur. C'est aussi ce qui explique cette absence de regard et l'aspect minéral, presque fantomatique, de la peau. Libre à chacun de se faire une image plus précise – ou pas - du personnage lors de la lecture du roman. En tant que lecteur, c'est une chose à laquelle je suis très sensible.
Actusf : En terme de technique et d’ambiance, as-tu travaillé de la même façon sur La Voie est Oracles et Un éclat de givre ?
Aurélien Police : Techniquement, c'est effectivement assez proche. Il s'agit toujours de ce mélange de photos/3D/peinture digitale. En terme d'ambiance, c'est assez différent même si, au final, je pense que les deux images se rejoignent dans ce qu'elles ne sont pas. Je m'explique : je considère davantage La Voie des Oracles comme un paysage que comme un portrait, alors qu'un Éclat de Givre me semble davantage relever du portrait que du paysage (Paris, dans ce roman, étant un personnage à part entière). C'est sans doute très tiré par les cheveux, mais j'aime assez les voir ainsi.
Actusf : Est-ce tu discutes des couvertures avec Estelle ?
Aurélien Police : Pas directement, même si les éditeurs ont bien entendu fait circuler nos idées respectives.
Actusf : Quel regard tu as sur ses romans ?
Aurélien Police : Lorsque je lis un roman que je dois illustrer, ma lecture est un peu biaisée. Je ne sais pas vraiment comment la qualifier. Elle est peut-être davantage « professionnelle » que « récréative ». C'est une lecture où se mêlent distanciation et ressenti. Au fil des pages, j'essaie de toujours garder à l'esprit ce que je peux en tirer visuellement parlant. Je me place toujours dans l'optique de trouver « le truc » qui pourrait fonctionner en tant que couverture. Cela arrive souvent assez vite (en général dans les cinquante premières pages), et parfois cela demande du temps, même une fois le livre refermé. Pour résumer, ce n'est pas une lecture « détendue ». L'avantage (mais aussi, d'une certaine façon, l'inconvénient – pour l'illustrateur, je précise) avec Estelle Faye, c'est que son écriture est terriblement visuelle et que ses textes regorgent de décors, de situations, de personnages. Cela représente donc un certain challenge que de devoir les résumer à une seule image de couverture. Beaucoup, beaucoup d'autres illustrations auraient pu être tirées de ses romans. Pour le lecteur qui n'a pas à « travailler » sur le roman et qui ne demande qu'à se laisser emporter, de tels récits sont bien entendu une formidable invitation à l'évasion.
Aurélien Police : Lorsque je lis un roman que je dois illustrer, ma lecture est un peu biaisée. Je ne sais pas vraiment comment la qualifier. Elle est peut-être davantage « professionnelle » que « récréative ». C'est une lecture où se mêlent distanciation et ressenti. Au fil des pages, j'essaie de toujours garder à l'esprit ce que je peux en tirer visuellement parlant. Je me place toujours dans l'optique de trouver « le truc » qui pourrait fonctionner en tant que couverture. Cela arrive souvent assez vite (en général dans les cinquante premières pages), et parfois cela demande du temps, même une fois le livre refermé. Pour résumer, ce n'est pas une lecture « détendue ». L'avantage (mais aussi, d'une certaine façon, l'inconvénient – pour l'illustrateur, je précise) avec Estelle Faye, c'est que son écriture est terriblement visuelle et que ses textes regorgent de décors, de situations, de personnages. Cela représente donc un certain challenge que de devoir les résumer à une seule image de couverture. Beaucoup, beaucoup d'autres illustrations auraient pu être tirées de ses romans. Pour le lecteur qui n'a pas à « travailler » sur le roman et qui ne demande qu'à se laisser emporter, de tels récits sont bien entendu une formidable invitation à l'évasion.
Actusf : Même question, sur quoi travailles-tu actuellement ?
Aurélien Police : J'ai plusieurs couvertures sur le feu et je m'occupe également de la création du design graphique d'une nouvelle collection à paraître chez un éditeur de l'imaginaire. Comme je ne sais pas si je peux en parler, je préfère ne pas rentrer dans les détails. Autrement, j'ai un gros projet de roman graphique qui devrait, à priori, évoluer dans les semaines à venir (mais là aussi, bouche cousue). Vous voilà bien avancés.
Aurélien Police : J'ai plusieurs couvertures sur le feu et je m'occupe également de la création du design graphique d'une nouvelle collection à paraître chez un éditeur de l'imaginaire. Comme je ne sais pas si je peux en parler, je préfère ne pas rentrer dans les détails. Autrement, j'ai un gros projet de roman graphique qui devrait, à priori, évoluer dans les semaines à venir (mais là aussi, bouche cousue). Vous voilà bien avancés.
