Actusf : Comment est né le personnage d'Andy ? Comment le voyez-vous ?
S.G. Browne : En 2001, je me suis assis à mon bureau pour écrire une nouvelle sur les zombies. Mais au lieu d'en faire les méchants, j'ai essayé de me glisser dans la peau d'un zombie. Et au lieu de me conformer au stéréotype du zombie décérébré qui grogne et marche difficilement, j'étais simplement un corps ranimé doué de la pensée, se décomposant graduellement et ayant de sacrés soucis de santé. Comment me verrait la société ? Qu'en penseraient mes parents ? Pourrais-je devenir membre d'une ligue de bowling ? Finalement, j'ai pris la narration de ma nouvelle et l'ai mise dans un roman en bonne et due forme, et voilà comment Andy est né. À peu près...
Actusf : Est-ce que c'est facile de se mettre dans la peau d'un zombie pour raconter ses aventures ?
S.G. Browne : Au fond, Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour s'intéresse, à mon sens, à la perte de tout ce qui nous est cher et à trouver sa voie dans une société dans laquelle on n'a aucun but. Au moment de l'écriture j'étais en plein divorce, donc d'une certaine façon c'était plutôt facile pour moi de me glisser dans la peau d'Andy et d'imaginer ses sentiments.

Actusf : Qu'est-ce qui vous a donné envie d'écrire le deuxième volume ? Est-ce que la suite de l'histoire d'Andy était prévue dès le départ ?
S.G. Browne : À l'origine, je n'avais pas prévu d'écrire Le Jour où les zombies ont dévoré le Père-Noël. Pour moi, l'histoire originale d'Andy suffisait. Mais trois ans après la sortie du premier roman, mon éditeur m'a demandé si je voulais écrire un court roman de zombies pour Noël, et j'ai imaginé Andy en Père Noël et une petite fille le prenant pour le vrai Père Noël, et petit à petit tout a pris forme.
Actusf : Votre vision des zombies est intéressante parce que vous parlez des
nombreuses questions de sociétés comme les droits sociaux des zombies.
Est-ce que c'était l'objectif initial ?
S.G. Browne : Mon idée de base pour le premier roman, sur lequel j'ai commencé à travailler en 2003, consistait simplement à faire d'un zombie mon héros principal, ce qui sortait de l'ordinaire à cette époque. Je voulais rendre Andy sympathique de sorte que s'il faisait les mêmes choses qu'un zombie lambda, le lecteur l'encouragerait plutôt que de le prendre en horreur. Mais au fur et à mesure que l'histoire avançait, il me semblait évident que les préjugés et la discrimination joueraient un rôle majeur dans la narration. C'était plus une découverte que quelque chose que j'avais initialement prévu.

Actusf : Comment voyez-vous les films et les romans de zombies ? Et qu'est-ce qui
vous intéresse chez les zombies ?
S.G. Browne : Je ne suis pas un grand fan de la pop culture zombie. Même si j'aime bien l'occasionnelle histoire apocalyptique sur les zombies (28 jours plus tard, L'armée des morts), la majorité de ces histoires se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Les zombies envahissent le monde. Les humains se battent entre eux et contre les zombies. En découlent la mort et le gore. Je préfère les histoires de zombies qui font les choses différemment, ou utilisent l'humour pour arriver à leur fin. Je pense notamment à Fido, Shaun of the Dead, et Bienvenue à Zombieland. Je n'ai pas beaucoup lu de fiction zombie, mais j'ai apprécié World War Z de Max Brooks et This Dark Earth de John Hornor Jacobs.
Actusf : Sur quoi travaillez-vous ? Quels sont vos projets ? Est-ce que nous allons
retrouver Andy ?
S.G. Browne : En ce moment, je termine mon cinquième roman, Less Than Hero, une histoire de superhéros sur des humains cobayes qui testent des produits pharmaceutiques aux effets secondaires surprenant. Pour ce qui est de l'avenir, j'ai bien quelques idées sur le feu mais je ne peux pas en parler. Et même si je n’ai pas de plans précis concernant Andy, j'ai écrit un chapitre qui pourrait bien s'avérer être le début d'une de ses nouvelles aventures... On ne sait jamais.
Traduction de Hermine Hémon et d’Erwan Devos