Dans sa boulimie de scénarios, de séries et d'albums, Jean-David Morvan a découvert une nouvelle fois un jeune dessinateur. Nicolas Nemiri signe en effet, avec Je suis morte ,son premier album. Une situation bien loin de Morvan à qui l'on doit une multitude de séries comme Sillage, Le Cycle de Tschaï, Troll, Jolin, Trop de Bonheur, Sir Pyle, La Mandiguerre…
Différente parce que mortelle !
Enninia est différente des autres enfants depuis sa naissance. C'est tout simplement l'une des dernières mortelles sur Terre. Tout le reste de la population n'est plus soumis aux règles du vieillissement depuis une fabuleuse découverte quelques décennies auparavant. Enninia ignore tout de son état et de son enfance durant une bonne partie de l'album. Plus vive que ses compagnons de classe pour son âge, le choc n'en sera que plus rude lorsqu'elle découvrira seule, sa particularité. Pire ses révoltes n'ont aucun poids, le reste de l'humanité étant complaisant et l'excusant d'emblée.
Vieillir ou ne pas vieillir ?
Je suis morte est un album à découvrir d'urgence. Le dessin de Nicolas Nemiri mérite qu'on s'attarde sur ses influences japonaises. Quant au scénario de Morvan, on appréciera les questions qu'il soulève autour de la différence, de la mort, de la vie et du sens de l'immortalité. Une BD qui a du fond accompagnée d'une héroïne pour laquelle on compatit forcément. On aime sa découverte d'elle-même et ses révoltes d'adolescentes tout comme on aime les interrogations de ses parents et leurs troubles. Une BD à suivre de toute évidence.