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L’Accroissement mathématique du plaisir

Catherine Dufour ( Auteur), Brian Stableford (Préface), Philippe Caza (Illustrateur de couverture), Richard Comballot (Préface)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 25/09/2008  -  livre
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L’Accroissement mathématique du plaisir

Auteur surdouée du paysage de l’imaginaire français, si l’on en croit l’avalanche des prix qui lui ont été décernés ces dernières années, Catherine Dufour n’avait, jusque-là, jamais publié de recueil de nouvelles. Le projet porté depuis 2003 par Richard Comballot aboutit enfin avec la publication par le Bélial de L’Accroissement mathématique du plaisir : vingt nouvelles dont  sept inédites avec une préface, un avant-propos, une postface, un entretien avec l’auteur, le tout servi sous une couverture de Philippe Caza qui rappelle agréablement celle du Goût de l’immortalité.

Des genres et des thématiques variés

Comme l’annonce Brian Stableford, préfacier du dit recueil, il est difficile de trouver une thématique commune aux nouvelles rassemblées dans L’Accroissement mathématique du plaisir. On passe sans transition d’un récit fantastique à une nouvelle de science fiction, puis d’une aventure de fantasy à un délire inclassable. Quant aux thèmes, que peut-il y avoir de commun entre la confession d’un mourant et le récit d’un vieil homme nostalgique, les amours malheureuses d’un pougnard et celles d’une hormonothérapeute, la fascination qu’inspire une statue et l’attachement pathologique à une partenaire virtuelle,  la tragique disparition d’une œuvre et celle d’un jeune fou, les peurs d’un survivant et celles d’un petit garçon, la progression de la mort et celle d’une maladie ? Pas grand-chose. Juste un plaisir de lecture chaque fois renouvelé.

Une certaine approche de l’écriture

C’est la lecture du paratexte étoffé de L’Accroissement mathématique du plaisir qui fournit une piste pour appréhender ce recueil comme un tout. Le point commun des textes, outre leur auteur évidemment, réside dans une démarche personnelle d’écriture. Ces nouvelles, comme le précise Catherine Dufour dans sa postface, viennent d’inspirations diverses. Une image ou une idée qu’elle a eu envie d’approfondir, de mettre en scène, d’exprimer par un récit. Or, quel qu’en soit le point de départ, chacune d'elles apparaît comme une expérience qui tente de mettre des mots sur l’indicible, qu’il s’agisse d’art, de beauté, d’amour, de lyrisme, de maternité, de peur ou de mort. Chaque nouvelle est un exercice d’équilibriste pour approcher ce qui se tient à mi-distance entre le sublime et le trivial, entre l’humain et le merveilleux.

Une telle entreprise ne s’envisage valablement qu’avec une bonne dose d’humilité. Les grands de la littérature ont testé et approuvé des techniques et des façons. Pourquoi ne pas se les approprier pour accoster sur des rives nouvelles ? C’est ainsi que l’on voit conviés Edgar Poe, Brett Easton Ellis, Choderlos de Laclos, Charles Bukowski ou Barbey d’Aurevilly, comme l’était déjà Marguerite Yourcenar pour le multiprimé Goût de l’immortalité.

En appliquant des techniques éprouvées à des thématiques personnelles, Catherine Dufour trace, finalement, son propre chemin d’écriture et produit une œuvre originale, drôle et bien moins légère qu’il n’y paraît.

Genres / Mots-clés

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