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L’art du Disque-Monde

Langue d'origine : Anglais UK
Aux éditions : 
Date de parution : 31/08/2007  -  livre
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L’art du Disque-Monde

On ne présente plus Terry Pratchett, l’Auteur incontournable du Cycle du Disque-Monde. Ce qui est bien avec Pratchett, c’est que même si on avait voulu le présenter, on se serait trouvé dans une drôle d’impasse. Il va peu à confesse, ce qui fait que l’on sait très peu de choses sur lui-même. Excepté que cette année, il cultive ses propres cornichons. Hormis cela, c’est l’archétype même de l’auteur qui se définit par son œuvre. (Re)découvrir son œuvre, et les personnages qui la hantent, voilà justement l’ambition de ce beau livre. Le petit (gros) plus, c’est que Paul Kidby, l’illustrateur épique du Dernier héros,  nous livre sa vision des choses et pas avec le dos de sa cuillère silvouplait ! C’est à l’huile et à l’acrylique qu’il donne corps aux personnages allumés de son condisciple.

A travers les yeux du Grand Horloger

Les raisons d’être de ce livre sont un peu obscurs au premier abord. Quoi de mieux pour découvrir le Disque-Monde que d’y plonger réellement avec le premier tome venu ? Seulement voilà, le titre annonce la couleur (mais ça vous ne pouviez pas le savoir), L’art  du Disque-Monde est en fait l’occasion de découvrir, en couleurs ou au crayon, les fabuleuses tribulations de Kidby dans l’univers de Pratchett.
De la plume de l’un au pinceau de l’autre, on navigue à travers l’espace sur la carapace de la grande tortue A’tuin, et ce chassé-croisé des disciplines s’avère être une réussite.
Pour les accros du cycle (et Dieu sait qu’ils sont légion), c’est l’occasion de pénétrer les arcanes du disque, d’entre apercevoir certains rouages, même si le grand horloger en personne ne sait parfois pas comment il en est arrivé là. Il invoque tantôt un manque d’imagination judicieusement exploité : « Le système est littéralement puéril. Les adultes mettent l’incrédulité de coté ; les enfants posent des questions et exigent des réponses. Si la mort monte un cheval blanc, où vit ce cheval ? Est-ce qu’il va aux cabinets ? (Une question d’un intérêt récurrent.)… ». Parfois c’est une création qui échappe totalement au contrôle de son créateur, comme le bibliothécaire, né pour répondre au besoin d’en changer un en quelque chose de drôle, et un orang-outan lui convenait.
On en apprend des vertes et des pas mures, des personnages crées pour assurer le fonctionnement d’une scène, voir d’une blague.
Sur le ton brillamment léger et british qu’on lui connaît, il se promène avec aisance dans son poulailler de personnages aussi plumés en malice que déplumés en morale.

Catalogue un jour, Catalogue toujours

Le problème de ce catalogue c’est qu’il prend parfois un peu trop des airs de… catalogue.
Mais si l’inventaire systématique se révèle parfois un peu vain et forcé, les somptueuses illustrations de Kidby, sont la pour le plaisir de l’œil. Et quel plus grand plaisir, pour nous autres enfants devant l’éternel, que d’observer méthodiquement chaque parcelle du dessin que Kidby prend soin de fournir d’abondants détails. Une minutie prodigue, des crayonnés saisissants, et un souci de l’illustration fidèle donne au final quelques petits chefs d’œuvre du genre. Petit hic, les dessins sont assez inégaux, mais on le comprend, il y a quelque chose de plus réjouissant à illustrer le mage Rincevent, qu’un simple vampire d’Uberwald (la Transylvanie version Disque-monde.)
Si ce n’est pas la meilleur façon de découvrir le disque, ce livre est un régal pictural, et Kidby réussit le tour de force de transposer le monde de Pratchett à travers le prisme de son crayon sans en perdre la saveur, ce qui est déjà, en soi, un véritable acte de bravoure.

Mais pour reprendre l’analogie du catalogue, il est fourni avec ses bons et ses mauvais cotés. On peut choisir de picorer ou lire d’un trait. Le problème c’est que, comme dans tout catalogue qui se respecte, les pages lingeries côtoient les pages accessoires de cuisine. (Bien que certains préfèrent les accessoires de cuisine. On ne juge pas.)

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