Peut-être connaissez-vous ce roman devenu un classique dans la littérature fantastique mais malgré tout assez méconnu, bien qu’il ait rencontré un certain succès à sortie en 1822.
L’étrange histoire de Mr Schlemilhl est écrite sous la forme d’une lettre destinée à l’auteur lui-même, Adelbert von Chamisso où son rédacteur se confesse de la suite d’erreurs qu’il a commises. La première, dont tout son malheur découlera, sera d’échanger son ombre contre une bourse remplie d’écus à un mystérieux homme qu’il ne connaît que depuis quelques minutes à peine…
Notre homme, tout heureux d’avoir une bourse pleine ne se rendra compte que plus tard que, ne pas être pourvu d’une ombre, est synonyme de mauvais œil pour ses pairs, du plus humble paysan au plus riche comte… mais Peter Schlemihl a plus d’un tour dans son sac pour cacher son affliction.
Des références au folklore allemand
Cette étrange histoire tire ses origines du conte populaire allemand Faust (qui a fait l’objet de nombreuses interprétations) où la victime malgré elle signe un pacte avec le Diable qui, selon l’histoire, offre une seconde vie, ou une bourse inépuisable et autres merveilles.
Mais un des faits les plus plaisants de ce livre est certainement le clin d’œil fait aux légendes allemandes, en particulier à un conte des frères Grimm.
Plus qu’une mésaventure ou une suite de malheurs, cette histoire est aussi une leçon de vie, de philosophie qui fait se poser des questions sur l’argent et sa réelle valeur. L’argent peut-il tout acheter ? Fait-il le bonheur ? Demandez à Peter Schlemihl en lisant son histoire qui se termine de façon bien surprenante.
Entre le court roman et la nouvelle, cette étrange histoire moraliste est une œuvre intéressante à découvrir ne serait-ce que pour faire la connaissance d’un auteur de fantastique moins mis en lumière que Poe ou Maupassant.