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L'impératrice de Mijak

Cédric Perdereau (Traducteur), Karen Miller ( Auteur), Pascal Casolari (Illustrateur de couverture)
Langue d'origine : Anglais UK
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/08/2010  -  livre
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L'impératrice de Mijak

Karen Miller est australienne. Elle se fait connaître en France avec le dyptique de La Prophétie du royaume de Lur (Le Mage du prince et Le Retour du sorcier). Elle a également écrit une trilogie dont l’Impératrice de Mijak est le premier volet. Et sous le pseudonyme de K. E. Mills elle a aussi rédigé plusieurs romans dont certains de la série Stargate SG1.

Une femme cruelle

Fulie est une petite esclave de l’Empire Mijak, un monde cruel où les femmes ne sont que des objets reproducteurs, et où seul compte un dieu unique et tout puissant. Elle est sauvée de la misère lorsqu’un riche marchand, Abajai, l’achète et la prend sous sa protection. A son contact, Fulie apprend à parler et à comprendre le monde. Elle découvre sa beauté et se prend d’un amour fou pour son bienfaiteur. Mais elle réalise ensuite qu’Abajai n’a fait que la préparer pour la revendre au plus offrant.
Elle s’échappe alors et se défigure volontairement, puis elle décide de vouer sa vie au dieu en entrant au service de Raklion, un seigneur de guerre. Forte de son fanatisme et de sa maîtrise des armes, Fulie décide de prendre en main son avenir, et jure que plus jamais un homme ne la traitera en esclave.

Un monde sans pitié

Le récit, d’une manière globale, reprend le même schéma que celui du dyptique du royaume de Lur : un enfant de la campagne est arraché à ses origines pour un destin plus grand. Pèse sur le royaume une menace diffuse  dont le héros a pour mission de se débarrasser. L’héroïne du présent roman parle très mal et améliore son vocabulaire et ses manières, un peu comme Asher dans le Mage du Prince. Il s’ensuit une progression certes plus rapide, mais les grandes lignes sont tout de même assez proches.

La différence tient dans le protagoniste principal : là où le héros du mage du prince est profondément bon sous des dehors bourrus et vulgaires, l’héroïne de l’Impératrice de Mijak est cruelle, arrogante et fanatique. Le monde décrit est lui aussi plus dur, avec un environnement désertique peu propice à la pitié : seuls les plus forts survivent. Les croyances religieuses viennent ici remplacer la magie, avec des prêtres qui règlent la vie humaine dans ses moindres détails. Même les grands seigneurs doivent allégeance à leur dieu unique, qui ne manque pas de se manifester par le truchement de ses émissaires pour châtier les imprudents.

Le récit est rythmé, et l’auteur se concentre sur l’essentiel : pas de longues digressions sur les coutumes des différentes peuplades de Mijak, l’auteur s’intéresse au parcours de Fulie et aux personnes qui gravitent autour d’elle. L’histoire n’en est que plus efficace, avec un monde décrit au prisme de la vision qu’en a Fulie, cruel, et sans amour. L’auteur sait raconter une histoire et à la différence d’autres cycles de fantasy, livre un récit qui va à l’essentiel et ne tire pas en longueur.

Karen Miller nous livre ici un ouvrage d’excellente facture, même si on regrettera les trop nombreuses ressemblances avec son cycle précédent.

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