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La Division Cassini

Jean Vouillon (Illustrateur de couverture), Bernadette Emerich (Traducteur), Ken MacLeod ( Auteur)
Langue d'origine : Anglais UK
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/01/2003  -  livre
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La Division Cassini

A part un passage dans la revue Cyberdreams, Ken MacLeod n'a jamais été publié jusqu'ici. La division Cassini est pourtant le troisième roman de cet écossais et appartient à un cycle qui en comporte déjà quatre.

C'est la lutte finale ! ! !


En 2300, les 30 milliards d'humains sont quasiment tous réunis au sein de l'Union solaire. Ce système anarcho-socialiste s'est mis en place après l'explosion du précédent : le capitalisme.
Tout pourrait aller bien s'il n'y avait pas les exos. Ces post-humains ont abandonné leur corps de chair et de sang pour se télécharger sur un support informatique et ainsi atteindre une sorte d'immortalité. Apparemment hostiles, ils se sont réfugiés sur Jupiter d'où ils bombardent la Terre de virus qui détruisent les réseaux informatiques et sont capables d'entrer dans les esprits humains. Grâce à une avance technologique surprenante, ils ont construit à partir de Ganymède une porte vers un autre endroit de l'univers… La Division Cassini a pour but de protéger la planète de toutes les attaques (celles qui viennent de l'intérieur du système solaire et celles qui pourraient venir de la porte) et par conséquent doit éradiquer ces exos avec qui personne n'a plus communiqué depuis deux siècles et qui ne font désormais plus partie de l'humanité. Ellen May Ngwethu est chargée de cette mission.

Un bon bouquin…

Ken MacLeod nous livre un roman à la fois fluide et complexe. Les éléments y prennent au fur et à mesure leur place afin de dresser un tableau cohérent de l'an 2300 en nous dépeignant les étapes de notre évolution sociale et économique. Avec une réflexion centrée sur ce qui définit l'humanité : s'agit-il seulement d'un corps de chair et de sang qui abrite un esprit ou est-ce qu'une machine complexe peut accéder à la conscience ? La Division Cassini possède indéniablement des qualités qui sont malheureusement éclipsées par l'interprétation que l'on peut en faire.

…mais qui pourra déclencher une polémique

D'une part le lecteur pourra avoir du mal à s'identifier à Ellen May Ngwethu, non pas parce que c'est une femme mais à cause de son caractère buté, belliqueux voir aveuglément haineux. D'autre part, le système anarcho-socialiste que l'auteur dépeint ne résiste pas - me semble-t-il - à l'analyse : comment l'égoïsme de chacun poussé à l'extrême peut-il aboutir à un communisme viable ?

Si quelqu'un pouvait m'éclairer sur ce sujet, je lui en serai reconnaissant…

Mais ce qui semble le plus grave dans ce livre, c'est qu'on y trouve la justification d'un génocide. En effet (je suis désolé de déflorer tout suspens), envers et contre tous, Ellen May Ngwethu décide seule d'exterminer comme c'était prévu tous les exos alors qu'ils semblaient, après un premier contact, tout à fait amicaux. C'est seulement après leur atomisation que l'on se rend compte que oui, en effet ils étaient belliqueux et que la faction pacifiste avait été exterminée en leur sein…

Un bon livre à l'idéologie douteuse ?

Bref, un livre douteux à plus d'un titre, d'autant plus douteux qu'il est très loin d'être mauvais. Il faudra attendre les suivants pour se faire une idée sur Ken MacLeod : anarcho-socialiste décrivant froidement une situation plausible et laissant l'immoralité de la chose frapper toute seule le lecteur ou bien crypto-fasciste dont la théorie défendue (assez en vogue en cette période de guerre en Irak) est qu'il vaut mieux tirer le premier au moindre doute et surtout, surtout ne pas engager le dialogue ? Sur un sujet similaire, avec Un cas de conscience, James Blish a une position beaucoup moins ambiguë et donc beaucoup moins sujette à controverse. Le débat est lancé…

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