La Forteresse noire est enfin rééditée. C'est avec ce roman, publié pour la première fois en 1981, que Francis Paul Wilson se fera connaître du grand public. Par la suite, cet auteur écrira les aventures d'un personnage devenu mythique pour de nombreux fans : Repairman Jack. Le premier tome écrit en 1984 a d'ailleurs été réédité dans la même collection sous le titre La Tombe.

La Forteresse noire nous entraîne dans un donjon abandonné en Roumanie, au coeur de la Transylvanie... Un roman qui revisite le mythe du vampire.

Une créature surgie des ténèbres

Le capitaine Woermann et ses hommes sont envoyés dans une forteresse sur le col de Dinu. Leur mission : surveiller le col pour éviter une attaque surprise des Russes sur les champs pétrolifères de Ploiesti. Une semaine après s'être installés dans la forteresse, six soldats sont sauvagement assassinés. Impuissant et effrayé par ses meurtres, le capitaine demande la réaffectation de son unité à ses supérieurs. Malheureusement, ces derniers ne voient pas les choses du même oeil et dépêchent sur place le major Kaempfer avec un détachement de SS. Seulement le meurtrier ne semble pas être humain... Quelqu'un aurait-il réveillé une créature des ténèbres ?

Le mythe du vampire revisité

F. Paul Wilson revisite à sa façon le mythe du vampire et apporte une explication plutôt logique à toutes les croyances qui en découlent : le buveur de sang, la croix... L'originalité de son récit réside dans son style très "lovecraftien". Dans toute la première moitié du roman, F. Paul Wilson ne décrit pas la créature physiquement, mais plutôt son aura maligne. La description de l'ambiance et des meurtres laisse le lecteur libre de faire fonctionner son imagination. Les premiers chapitres mettent mal à l'aise et le mal transpire à chaque page lue. Les idées mises en place dans son roman sont bonnes. L'auteur a choisi une intrigue simple qui se déroule en huis clos entre le village roumain et le donjon. Les personnages sont plutôt intéressants surtout celui du vieil érudit juif, féru de démonologie.

Toutefois si La Forteresse noire reste un bon livre à lire, il a quelques défauts plutôt importants. Sans dévoiler la fin, celle-ci est vraiment décevante. Après une excellente mise en abyme, F. Paul Wilson conclut son roman par une banale lutte du bien contre le mal. Ajoutez-y une histoire d'amour qui sauvera le héros et vous obtiendrez un final sous forme d'un gros "flop". Somme toute, elle aurait pu toutefois être passable, sans l'épilogue qui offre aux lecteurs une fin à l'américaine. Attention sortez vos mouchoirs... Vous l'aurez compris La Forteresse noire est à lire, mais occultez les quarante dernières pages.