Jean-Marc Ligny est un auteur bien connu des amateurs d’imaginaire. Publié dès 1978 dans l’anthologie Futurs au présent de Philippe Curval, on lui doit plus d’une quarantaine de romans (dont une quinzaine pour la jeunesse) ainsi que de nombreuses nouvelles. On peut citer parmi ses œuvres marquantes Inner City, sur les dangers de la réalité virtuelle, ou encore AquaTM, Exodes et Semences, une trilogie consacrée aux changements climatiques.
S’il publie principalement des ouvrages de science-fiction, on lui doit aussi des incursions dans le fantastique ou le polar, genre auquel se rattache La Roche au démon.
Une série de meurtres macabres
Un quatrième cadavre nu et torturé est retrouvé attaché à un menhir. L’inspecteur Erwann Le Tallec en a la certitude, tous ces meurtres ont été commis par un même déséquilibré, qui ne sacrifie que des hommes quadragénaires. Pressés par leurs supérieurs et les médias, Erwann et sa coéquipière Marie Prigent vont s’immerger dans les milieux celtiques afin de mieux comprendre les motivations de ce tueur mystérieux...
Les deux policiers ne sont pas au bout de leurs peines !
Le folklore breton en toile de fond
Les fans de polar et de séries policières ne seront pas dépaysés par ce roman de Jean-Marc Ligny, qui reprend tous les éléments du genre pour nous donner un récit classique mais efficace. On retrouve ainsi l’enquêteur bourru au grand cœur, célibataire endurci qui rappelle la figure du privé solitaire cher au polar (on n’aura pas de femme fatale ici, quoique...), à la différence qu’il a des comptes à rendre à sa hiérarchie, et quand la politique et les médias s’en mêlent, l’enquête ne s’en trouve pas facilitée, c’est le moins qu’on puisse dire ! Le soutien de sa collègue ne sera pas de trop pour démêler les fils d’une affaire aux multiples ramifications...
Les dialogues sont percutants et incisifs, avec des héros à la répartie cinglante : les répliques fusent et font mouche, pour le plus grand plaisir du lecteur. L’enquête est menée tambour battant et le rythme ne faiblit pas jusqu’à la fin du récit ; si on reste dans le cadre d’un roman policier classique, Jean-Marc Ligny y ajoute une pointe de mystère et de fantastique en se plongeant dans les mythes celtiques à l’origine du folklore breton. On apprend pas mal de choses sur quelques traditions locales, et c’est ce qui donne toute sa singularité à La Roche au démon, un roman réussi qui devrait plaire à tout amateur de mystères.