- le  

La Saga d'Uasti

Tanith Lee ( Auteur), Jean-Pierre Pugi (Traducteur), Bernadette Emerich (Traducteur), Gérard Lebec (Traducteur), Vincent Gaigneux (Illustrateur de couverture)
Langue d'origine : Anglais UK
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/06/2004  -  livre
voir l'oeuvre
Commenter

La Saga d'Uasti

La britannique Tanith Lee est un écrivain incoutournable de la fantasy, par le volume de sa production pour commencer (entre deux et six romans par an depuis 1975, avec une moyenne à trois), mais également par la qualité de certaines de ses séries : au strict minimum, il faut avoir lu Le dit de la Terre Plate, une extraordinaire plongée dans une mythologie superbe et cruelle, qui met bien en valeur le style très imagé de l'écrivain et ses capacités de conteuse. Tous ses romans ne sont pas traduits en français, loin de là... Le cycle d'Uasti comprend trois romans, ici réunis en un seul volume : La sorcière voilée (The Birthgrave, 1975), Vazkor (Vazkor, son of Vazkor; 1978) et La quête de la sorcière blanche (Quest for the white witch, 1978). Le premier de cette série est le troisième que Tanith Lee ait écrit et l'un des premiers à remporter un franc succès aux Etats-Unis, mais huit autres romans séparent celui ci de ses suites.

La sorcière voilée

Une créature mystérieuse s'échappe du coeur d'un volcan juste avant éruption. De forme féminine, mais curieusement ignorante de son passé et du monde qui l'entoure, elle est armée de pouvoirs inhumains mais pas toujours fiables, et poursuivie par un démon et sa malédiction... Celui ci l'a prévenue : son visage est d'une laideur telle qu'il effrayera tous les mortels. Peu importe, elle portera le voile, comme les femmes de la région. Les villageois la prennent pour leur déesse, Uasti. Mal leur en prend, car la malédiction s'abat sur eux. Darak, chef d'une troupe locale de voleurs, la prend comme concubine. Aura-t-il plus de chance ?

Vazkor

Uasti a abandonné son fils à sa naissance dans une tribu sauvage et arriérée. Tuvek va grandir seul, sa rancune envers son entourage grandissant avec lui. Ses différences l'isolent de plus en plus. Il n'est que temps qu'il trouve un point focal à sa haine : ce sera sa mère naturelle. Il la poursuivra au bout du monde pour avoir sa vengeance.

La quête de la sorcière blanche

Tuvek est parti depuis bien longtemps de sa tribu natale, toujours absorbé par sa quête. Sa mère semble avoir traversé l'océan. Qu'à cela ne tienne, il la suivra jusqu'à des terres inconnues, aveuglé par sa haine.

Un classique ?

On ne peut qu'être impressionné par cette série : bien que le monde soit un monde de fantasy " classique " (il ne faut cependant pas oublier que ces romans datent des années 70), l'inhumanité et le détachement d'Uasti sont encore plus poussés que ne le sont ceux d'un Elric. Bien que des événements qui modèlent le destin de la société entière soient à l'oeuvre autour d'elle, elle n'est finalement intéressée que par elle-même et un cercle très restreint d'amants ou de serviteurs. Tuvek, lui, souffre du mal contraire. Il est parfaitement intégré à son entourage, intéressé par ce qui l'entoure, quelle que soit l'échelle, et en constate du coup tous les disfonctionnements et les injustices (avec toutefois autant d'égoïsme que sa mère). Tanith Lee nous fait suivre l'évolution des deux héros vers quelque chose de plus... Peut on dire humain ? Pas sûr... Un cheminement mené de manière magistrale, avec des rebondissements imprévus, mais un roman qui commence également à paraître son âge, du fait de son traitement très héroïc fantasy, en particulier dans Vazkor. Il y a un bon accord entre fond et style (beaucoup moins chargé que beaucoup d'autres oeuvres de l'auteur), ce qui rend bien ce que l'on attendrait des personnages... Un cycle qui mérite d'être lu, ne fût ce que pour la manière originale d'approcher les personnages, qui en fait un croisement de mannerpunk avant l'heure et d'héroïc fantasy...

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?