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La Vallée sacrée

Enrico Marini (Dessinateur, Coloriste), Stephen Desberg (Scénariste)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 31/10/2004  -  bd
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La Vallée sacrée

Stephen Desberg et Enrico Marini, deux auteurs bien connus des amateurs de bande dessinée. De leur collaboration sont nés d’abord L’Etoile du désert (Dargaud), puis Le Scorpion. Deux séries de « genre » pour des auteurs qui aiment avant tout raconter une histoire à leur lecteur, les transporter le temps d’un album vers d’autres horizons. Desberg a notamment écrit les scénarios de La Vache (Casterman), une série dans laquelle l’absurde règne en maître, Billy the Cat (Dupuis), où un petit garçon se voit transformé en chat, ou bien encore des albums de Tif et Tondu. Marini, est le dessinateur de la saga vampirique Rapaces (Dargaud) avec Dufaux au scénario et de Gipsy (Dargaud), série qui porte le nom de son héros, un camionneur tsigane à l’humour ravageur qui sillonne le monde avec son poids lourd.

Voyage(s) en terre sainte

1291, les Musulmans assiègent le dernier fort des Templiers. Leur fabuleux trésor est parti pour être caché en lieu sûr, tous sont maintenant prêts pour le dernier combat qui signera leur fin.

Cinq siècle plus tard, on retrouve le Scorpion, son compagnon et la belle gitane Méjaï en fort mauvaise posture. Doublés par Anséa Latal, ils sont accusés de meurtre et retenus prisonniers dans les geôles turques. Ils parviennent pourtant à s’enfuir mais c’est pour retomber illico entre les griffes de Rochnan, le moine guerrier à la solde du Cardinal Trébaldi. Parvenant un fois encore à s’échapper, ils se lancent sur les traces de la Croix de Saint-Pierre qu’ils doivent retrouver avant le nouveau pape.

Les auteurs s’essoufflent ou le lecteur se lasse ?

On aimait la série Le Scorpion pour son scénario et son dessin. Quel déception à la lecture de ce cinquième album. L’intrigue s’essouffle et Desberg appelle en renfort la grosse cavalerie : les Templiers et les chevaliers Teutoniques. Loin d’améliorer l’intrigue, on a plutôt l’impression que c’est une vaine tentative de faire traîner l’histoire en longueur. En l’étirant au maximum pour pouvoir remplir un cinquième tome bien maigre. Les anciennes ficelles ne fonctionnent plus et on commence à se lasser. On ne croit plus aux coups de théâtre et autres coups du sort. Bien que l’on s’éloigne un temps des complots qui se nouent dans les entrailles du Vatican, on a l’impression de tourner en boucle, et des révélations ou du moins quelques indices sur l’identité et les secrets de Rochnan auraient été les bienvenues. Heureusement, il y a les dessins de Marini qui sont une nouvelle fois un ravissement pour les yeux. Avec cet art du mouvement donné par la souplesse et le jeté de son trait, ce dessinateur parvient à animer d’une incroyable manière ses êtres de papier. Les couleurs chaudes et si travaillées nous entraînent dans des paysages somptueux, hors du monde. Leur chatoiement est un cadeau pour le regard qui se laisse transporter au grés des cases. Un cinquième tome en demi-teinte donc, en espérant que le sixième soit plus éclatant.
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