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La ville peu de temps après

Langue d'origine : Anglais
Date de parution : 19/03/2021  -  livre
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La ville peu de temps après

La ville peu de temps après est un roman de l'américaine Pat Murphy, publié en 1989, mais qui arrive seulement cette année en France. C'est l'éditeur Les moutons électriques qui a choisi de donner sa chance à ce livre grâce à la traduction de Patrick Marcel. Son autrice est assez peu connue dans l’hexagone, alors même qu'elle a remporté de nombreux prix, et cofondé le prix James Tiptree, Jr avec Karen Joy Fowler.

Un roman entre post-apocalyptique et utopie

Une épidémie foudroyante de peste a détruit la plupart du monde, une pandémie virulente laissant des survivants éparpillés sur le globe. Au départ, on ne sait pas vraiment ce qu'il s'est passé ni comment va le reste du monde, le récit se focalisant uniquement sur la ville de San Francisco. Pat Murphy dresse le portrait de cette communauté de survivants ayant élu domicile à San Francisco et ayant choisi de laisser libre cours à l'art pour guider leur vie dans ce monde post apocalyptique. On croise ainsi un grapheur, un tatoueur, une romancière désirant raconter l'histoire de la ville, un mécano ingénieur hors pair, et un amoureux de l'histoire et des livres...Tous ces gens forment une petite communauté qui essayent de bâtir un nouveau monde dans les ruines du précédent, et en ayant presque tout oublié du passé. Au travers l'art et leurs œuvres, ils espèrent insuffler de la joie dans la ville, lui redonner vie peu à peu. Mais ils ne sont pas les seuls survivants de ce monde d'après. Dans les villes toutes proches, le général Miles, surnommé quatre étoiles par les habitants de San Francisco rassemble ses troupes. Il prône la hiérarchie militaire et l’idéologie patriotique. Il veut redorer le blason des États-Unis, en les reformant sous sa bannière. Cette vision est totalement opposée à celle des artistes de San Francisco. L'utopie face à la force armée vont devoir s'affronter.

La ville et l'art

Le roman fait s’affronter deux visions que tout oppose: celle de l'art et du pacifisme et celle de l'union par la force pour redonner gloire à un passé mort mais pas encore enterré pour tous. Car c'est bien de cela qu'il s'agit chez les militaristes : vivre dans le passé, ne laisser la voix à rien d'autre, et surtout pas aux changements quels qu'ils soient. Alors que les habitants de San Francisco veulent construire un avenir coloré, innover, créer sans cesse. En repeignant le pont du Golden Gate Bridge, ils refont le monde, leur ville. Car la ville de San Francisco réagit à leurs actes, elle reprend peu à peu vie. Pat Murphy donne corps à cette ville, lui donne même une personnalité, une âme.

Le roman a des airs de conte poétique, d'utopie positive. C'est un peu déconcertant au départ, dans la mesure où on a assez peu d'informations sur pas mal d'éléments de l'univers, de ce qui se passe ailleurs. Mais l'accent est mis sur la bienveillance, sur le choix de bâtir un autre monde, en douceur, en apprenant à vivre de nos différences et de nos imaginaires, sur le désir d'accepter la diversité d'être de l'autre.

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