Journaliste, scénariste et romancière espagnole s'exprimant directement en français, Cristina Rodriguez écrit aussi sous les pseudonymes de Claude Neix, Tina Kent et Frédéric Neuwald. Elle est l’auteur de nombreuses nouvelles et de plusieurs romans dans les genres fantastique et historique, notamment la série Les Enquêtes de Kaeso le prétorien et la duologie Les Feux d'Héphaïstos...
Un(e) jeune hermaphrodite plongé(e) dans une guerre ancestrale pour le réveil des anges
Après l’accident qui coûta la vie à sa mère lorsqu’elle était enfant, Dalach, jeune hermaphrodite fut élevé(e) par un prêtre, loin des Matamoros, la puissante famille de sa mère. Grâce à son étrange faculté d’influencer le comportement d’autrui, elle devint très jeune agent de renseignements au service du Vatican. À 26 ans, désormais indépendante, elle est en cours de mission dans le restaurant d’un hôtel lorsqu’elle et ses clients se font tirer dessus par un groupe d’inconnus parlant hébreu. Sauvée in extremis par un « chasseur », un garde du corps appartenant aux Matamoros, elle va être forcée de se réfugier dans la famille que sa mère avait fuie tant d’années auparavant…Embringuée dans une guerre entre deux clans ancestraux et les manigances du Vatican et du Mossad, elle va devoir lever le mystère sur ses origines et empêcher un complot d’anciens nazis pour réveiller les anges…
Un roman à l’intrigue intéressante mais trop vite bouclé
Si l’intrigue est plutôt intéressante, et que Cristina Rodriguez ne manque ni d’idées, ni de style, dans Le Baiser du Banni, elle ne prend jamais la peine de vraiment développer les choses, malgré la trame relativement complexe dans laquelle elle s'est engagée. Voulant jongler avec bien trop de personnages, et trop de péripéties aux quatre coins de la planète, l’auteur ne fait qu’effleurer son histoire en bouclant le tout à la va-vite en 365 trop courtes pages.
Il y a beaucoup de bonnes idées dans ce livre, à commencer par les pouvoirs spéciaux de Dalach et la dynamique de sa famille tentaculaire, mais comme tout le reste, cela n’est pas exploité à sa pleine mesure et on reste un peu sur sa faim. C’est bien dommage car le sujet, ambitieux, d'un conflit ancestral entre deux familles s'affrontant depuis la nuit des temps pour détruire ou protéger les anges endormis, était alléchant.
Des personnages à peine développés
Le plus frustrant reste le traitement des personnages, y compris les principaux qui ne dépassent jamais les archétypes, malgré un background familial des plus fascinants. La plupart sont à peine évoqués avant de disparaître totalement de l’histoire, perdant ainsi ce qu’ils auraient pu lui amener et faisant figure de détail superflu. En particulier la cousine otaku de Dalach, qui sitôt sa chambre de victime du kawaï décrite avec ses gadgets nippons, est brutalement éliminée quelques pages plus tard sans avoir rien apporté à l’intrigue.
Au final, Le Baiser du Banni reste un roman agréable à lire grâce à l’écriture très fluide de Cristina Rodriguez, mais plus comme un roman fast-food, vite lu, vite oublié…