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Le Cimetière des Saints

Alain Brion (Illustrateur de couverture), Pierre-Paul Durastanti (Traducteur), Patrick Dusoulier (Traducteur), Richard Paul Russo ( Auteur)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 31/08/2007  -  livre
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Le Cimetière des Saints

Pour ses débuts en France, Richard Paul Russo a fait fort. La Nef des fous, prix Philip K. Dick en 2001, est devenu en quelques mois un best-seller pour son éditeur Le Bélial. Pas mal pour un roman de pure SF mélangeant suspens, voyage dans l’espace, religion et extraterrestres. Sans être une suite de ce roman dont la fin était très ouverte, Le Cimetière des Saints se situe dans la même veine SF, un roman que cet auteur américain né en 1954 a publié en 2005 aux Etats-Unis sous le titre The Rosetta Codex.
 
Cal et son destin

Alors qu’il n’a encore que cinq ans, Cal voit son destin basculer lorsque le vaisseau de son père est attaqué par des pirates. Avec sa nourrice, il parvient à se sauver sur un petit astronef de secours avant d’atterrir en catastrophe sur la planète prison Conrad. Un crash dont il est le seul survivant. Aussitôt recueilli par une tribu qui fait de lui un esclave, sa vie devient un enfer et le chemin sera long pour qu’il puisse redécouvrir les traces de son passé et de sa famille. Car Cal n’est pas un enfant comme les autres...
 
Plaisant mais...
 
Comme La Nef des fous, Le Cimetière des Saints est un roman de pure SF. Et comme pour le premier, ce qui est plutôt plaisant c’est la richesse de l’univers de Russo. On y rencontre en suivant Cal aussi bien des hommes redevenus des barbares que d’autres prônant une sorte de fusion avec les machines pour faire évoluer l’humanité tout entière. Et dans le lot on trouve également des résurrectionnistes qui eux fouillent les entrailles du monde de Conrad à la recherche de vestiges extraterrestres. Résultat, l’histoire de cette quête initiatique oscille un bon moment entre western, archéologie SF et récit technologique, le tout lié avec un certain savoir-faire par un Richard Paul Russo dont le style apparaît assez fluide. Il a en plus le mérite de se concentrer sur l’essentiel. Ici, pas de multiples points de vues ni plusieurs intrigues. On ne suit que Cal de A à Z. Un choix qui a le mérite de nous épargner les longueurs et de nous lancer dans une série au long court, même si on aurait aimé que le récit ait un peu plus d’ampleur, histoire d’acquérir une dimension supplémentaire en plus de la formidable aventure qui nous est racontée.  

Autre petit bémol dans un livre où le plaisir de lecture est toutefois le maître mot du début à la fin, à force de tout mélanger, certains épisodes de la vie de Cal semblent un peu incroyables, un peu too much. Tant pis. L’écueil n’est pas si important que cela. D’autant que, comme dans La Nef des fous, l’histoire est soutenue par un mystère (celui du peuple extraterrestre qui a habité le monde de Conrad) qui nous tient jusqu’aux dernières pages, le côté suspens et thriller en moins.

Parce qu’il a un vrai don de conteur et que ce roman est une grande invitation au dépaysement, avec le souffle du sense of wonder des temps passés, Richard Paul Russo confirme avec Le Cimetière des Saints qu’il est un auteur de science fiction à surveiller sérieusement, capable d’imaginer des mondes hauts en couleurs et des intrigues bien ficelées. Un auteur dont on sent qu’il est capable d’écrire un grand roman ! Et la bonne nouvelle, c’est qu’il en a encore sous le pied avec notamment la trilogie de Carlucci, qui reste encore à traduire. Un thriller futuriste dont Le Bélial nous dit qu’il est « d’une rare noirceur ». Vivement sa parution en français !

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