Anne Duguël est née à Bruxelles en 1945. Journaliste, scénariste de BD, elle écrit tour à tour pour les enfants et pour les adultes. Elle utilise le pseudonyme de Gudule pour la jeunesse et Anne Duguël pour ses autres textes (qu’ils soient fantastiques ou non). Le Corridor est le premier d’une dizaine de courts romans. Parmi eux, on citera les excellents : La Petite Fille aux araignées ou Petit Théâtre de Brouillard.
Anne Duguël ou l’art de la concision
Barbara est une femme au foyer heureuse même si, comme tout le monde, quelques soucis viennent la tracasser. Elle a un mari qu’elle aime tendrement et un fils, Thomas, qu’elle a du mal à voir grandir et s’intéresser aux filles. Patrick est l’époux idéal. Barbara pense qu’il a pourtant dû vivre un épisode choquant avant de la rencontrer puisqu’il n’a jamais voulu lui parler de son enfance ni de son adolescence. Qu’importe, tout cela n’est pas grave, pas plus que le léger défaut de prononciation de Patrick (dû à une légère déformation de la mâchoire).
Des tracas du quotidien…
Depuis un certain temps, lorsqu’elle et son mari font l’amour, Barbara se retrouve dans une sorte de passage. Au fur et à mesure de ses expériences sexuelles extraordinaires, elle parvient à progresser dans ce corridor. Elle débouche un jour dans un monde parallèle où elle rencontre un Patrick à l’âge de l’adolescence.
… à la folie
Poussée par la curiosité de connaître le passé de l’homme qu’elle aime et par le besoin de s’extraire d’un quotidien dans lequel elle pense être en train de perdre son fils, elle entre dans une frénésie sexuelle qui n’a pour seul but que de se replonger dans ce nouvel univers. Un matin, après une de ses expériences oniriques, elle tombe sous le choc : la réalité commence à se modifier. Dès lors, sa raison vacille.
Puissance de l’évocation, psychologie, réflexion : une densité peu commune
En 180 pages, Anne Duguël nous dresse un portrait à la fois criant de vérité et terriblement touchant d’une femme dont l’esprit part à la dérive. Barbara ne peut faire face à la cohabitation de deux réalités. La première, celle dont elle se souvient, la seconde, celle qu’elle a engendré par ses actions dans cet ailleurs. Plus elle interfère sur le cours des événements, plus le nouveau présent s’éloigne de celui qu’elle connaissait. Comme elle est la seule à connaître cette dualité, elle sombre dans le délire le plus complet. A moins que ce ne soit l’inverse et que ce soit sa folie qui lui ait fait construire de toute pièce un autre présent…
Un roman magnifique et ambigu : folie ou surnaturel ?
Par la construction brillante de son personnage principal, par l’altération de la réalité et par l’ambiguïté de sa conclusion Le Corridor est à rapprocher des meilleures œuvres de Christopher Priest (en particulier du magnifique La Fontaine pétrifiante). Avec ce roman, Anne Duguël transcende les genres. Le Corridor est au-delà de l’étiquette fantastique ou SF, c’est de la littérature et de l’excellente.
Anne Duguël ou l’art de la concision
Barbara est une femme au foyer heureuse même si, comme tout le monde, quelques soucis viennent la tracasser. Elle a un mari qu’elle aime tendrement et un fils, Thomas, qu’elle a du mal à voir grandir et s’intéresser aux filles. Patrick est l’époux idéal. Barbara pense qu’il a pourtant dû vivre un épisode choquant avant de la rencontrer puisqu’il n’a jamais voulu lui parler de son enfance ni de son adolescence. Qu’importe, tout cela n’est pas grave, pas plus que le léger défaut de prononciation de Patrick (dû à une légère déformation de la mâchoire).
Des tracas du quotidien…
Depuis un certain temps, lorsqu’elle et son mari font l’amour, Barbara se retrouve dans une sorte de passage. Au fur et à mesure de ses expériences sexuelles extraordinaires, elle parvient à progresser dans ce corridor. Elle débouche un jour dans un monde parallèle où elle rencontre un Patrick à l’âge de l’adolescence.
… à la folie
Poussée par la curiosité de connaître le passé de l’homme qu’elle aime et par le besoin de s’extraire d’un quotidien dans lequel elle pense être en train de perdre son fils, elle entre dans une frénésie sexuelle qui n’a pour seul but que de se replonger dans ce nouvel univers. Un matin, après une de ses expériences oniriques, elle tombe sous le choc : la réalité commence à se modifier. Dès lors, sa raison vacille.
Puissance de l’évocation, psychologie, réflexion : une densité peu commune
En 180 pages, Anne Duguël nous dresse un portrait à la fois criant de vérité et terriblement touchant d’une femme dont l’esprit part à la dérive. Barbara ne peut faire face à la cohabitation de deux réalités. La première, celle dont elle se souvient, la seconde, celle qu’elle a engendré par ses actions dans cet ailleurs. Plus elle interfère sur le cours des événements, plus le nouveau présent s’éloigne de celui qu’elle connaissait. Comme elle est la seule à connaître cette dualité, elle sombre dans le délire le plus complet. A moins que ce ne soit l’inverse et que ce soit sa folie qui lui ait fait construire de toute pièce un autre présent…
Un roman magnifique et ambigu : folie ou surnaturel ?
Par la construction brillante de son personnage principal, par l’altération de la réalité et par l’ambiguïté de sa conclusion Le Corridor est à rapprocher des meilleures œuvres de Christopher Priest (en particulier du magnifique La Fontaine pétrifiante). Avec ce roman, Anne Duguël transcende les genres. Le Corridor est au-delà de l’étiquette fantastique ou SF, c’est de la littérature et de l’excellente.