Une auteure entre technologie et rêverie
Amy Raby se présente comme un pur produit de la Nasa, ses parents s'étant rencontrés sur la mission Apollo. Elle a tout d'abord travaillé pour Microsoft jusqu'à la naissance de ses enfants, puis s’est mise à écrire des nouvelles de fantasy, avant de tomber amoureuse de la romance. Amy Raby a réuni ses deux passions dans Le Jeu de l'Assassin, qui combine romance et fantasy. Ce livre a été lauréat de l’Emerald City Opener 2010 et finaliste au Golden Heart 2011.
Quand l'assassin tombe amoureuse de sa cible
L'Empereur de Kjall doit mourir. Ainsi en a décidé le Cercle d'Obsidienne, un groupe de résistants riorcans qui s'opposent à la domination de l'envahisseur. Le Cercle a donc mis en place un plan de longue haleine pour former un assassin indétectable par la magie qui protège l'Empereur. Le tueur ne peut être qu'une femme, chargée de séduire l'homme pour atteindre le dirigeant.
Vitala a donc appris à séduire, mais aussi à tuer et surtout à jouer au caturanga, devenant une championne de ce jeu de stratégie. Elle attire ainsi l'attention de l'Empereur qui est un fervent pratiquant. Vitala est donc convoquée au palais impérial pour l’affronter, et elle ne doute pas de profiter de l'occasion pour accomplir son objectif. Jusqu'à ce qu'elle rencontre Lucien, un Empereur loin d'être ce qu'elle imaginait. La partie de caturanga peut alors commencer.
Un peu léger ?
Le fil conducteur du roman est connu à l’issue de la page vingt-cinq : Vitala tombe amoureuse de Lucien, et réciproquement. La suite est une intrigue politique avec trahison, révolte et guerre civile, entremêlée de l'évolution de l'amour entre l'Empereur et de son ex-assassin. Le suspens n'est donc pas vraiment au rendez-vous.
Les personnages sont intéressants mais changent de principes fondamentaux avec une facilité déconcertante. Vitala peut abandonner en un instant l'objectif pour lequel elle se prépare depuis sept ans, ou bien tuer des gens de son peuple sans état d'âme. Même si les réactions présentées par Amy Raby sont cohérentes, le traitement psychologique des personnages reste expéditif.
Ce dynamique roman offre quelques scènes osées qui n'apportent rien au récit, au contraire du système de magie développé par l'auteur. Son origine n'est pas explicitée mais le fonctionnement est original et intéressant.
Le Jeu de l'assassin se présente comme un roman bien construit et sans défaut majeur, dont la lecture est facile mais pas déplaisante.