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Le Long Chemin du Retour

Robert Silverberg ( Auteur), Jackie Paternoster (Illustrateur de couverture)
Langue d'origine : Anglais US
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/01/2007  -  livre
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Le Long Chemin du Retour

Décidément Ailleurs et Demain n'a pas tiré les bonnes cartes avec Robert Silverberg. Après la très médiocre Trilogie de Prestimion, ce Long Chemin du Retour est bien fastidieux. Pourtant, les augures semblent a priori favorables. Un inédit de Robert Silverberg, une couverture sensiblement moins vomitive qu'à l'accoutumée… forcément, on se prend à espérer. En vain ! Car Le Long Chemin du Retour n'est pas bon. Voire, et quoi qu'il m'en coûte de l'admettre, il n'est même pas loin d'être mauvais. Cette histoire de Joseph Maître Keilloran, pris en pleine guerre de libération à dix mille kilomètres de chez lui ne convainc pas. Pas plus d'ailleurs que le récit de son périple de retour, à la découverte d'un monde qu'il croyait pourtant connaître.

Humain retourner maison

Sorte de Lord Valentin dénué de personnalité, la terre qu'il traverse n'est rien d'autre qu'un Majipoor à l'état d'ébauche. En chemin, les races croisées sont hâtivement brossées. Elles ne vous intéressent d'ailleurs pas le moins du monde, vous les avez déjà rencontrées ailleurs, et en mieux. Enfin la partition de cette planète schématique, où deux vagues d'immigration humaine se répartissent entre Maîtres et serviteurs est tellement creuse et vide, que l'on s'attendrait plus à la lire dans un roman de Barjavel que sous la plume de Silverberg.

Pimentée d'exotisme très sixties avec indigènes à la peau orange moirée de bleu et monstres pleins d'yeux rouges aux reflets verts - comme vous le voyez, on fait dans le pittoresque en couleurs complémentaires -, agrémentée d'éléments piqués à droite à gauche dans son œuvre pléthorique, cette histoire ne parvient pas vraiment à nous tenir en haleine. D'autant moins que l'on n'arrive pas à se sortir de la tête cette impression gênante, que l'auteur découvre ce monde en même temps que son personnage. L'impression persistante en somme de se retrouver en face d'un roman purement alimentaire, construit au petit bonheur, comme ça, sans trop se forcer.

Mauvaise pioche

Sans trop se forcer, vraiment, car on se demande tout au long de ces 320 pages si Silverberg a soudain décidé, au bout de quarante ans de carrière, que cela ne valait plus le coup de s'emmerder avec le style ou si c'est sa traductrice, qui, morte d'ennui, s'est laissée aller à la facilité. Dans les deux cas c'est une insulte au professionnalisme de l'un ou de l'autre. C'est pourquoi on se contentera de signaler, qu'entre répétitions et syntaxe approximative, on est tout juste à la hauteur d'une production de série assez bas de gamme.

Alors que simultanément, sort chez Flammarion le troisième volume des Nouvelles au Fil du Temps, on se retrouve embarrassé pour Robert Laffont, et pour Gérard Klein, qui, ni l'un ni l'autre, n'ont mérité une telle avanie. On sait que Silverberg, n'a jamais fait mystère de son manque d'état d'âme dès lors qu'il s'agit de payer ses factures, et c'est de toute évidence ce dont il est question ici.

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