Aide-soignante dans une maison de retraite, Claire-Lise Marguier écrit son premier roman en 2011, Le faire ou mourir, destinés aux adolescents. Deux années plus tard, elle signe Les noces clandestines, un roman de littérature générale pour un public plus adulte. C’est avec un registre très différent que l’auteur revient à la littérature adolescente avec ce premier tome d’une trilogie de fantasy : Intemporia, publié aux Editions du Rouergue, dans la toute nouvelle collection Epik..

 

Un domaine protégé caché aux yeux de tous, mais jusqu'à quand ?

La Plaine est un endroit paisible où vit une petite communauté, jusqu’au jour où une mystérieuse maladie surgit et décime sans distinction une partie de la population. Aucun remède ne vient à bout de ce virus mortel et dévastateur.

 

Lorsque sa femme est touchée à son tour par ce mal terrible, Yoran s’en retrouve abattu. Il apprend alors la vérité sur le monde extérieur : la Plaine est protégée par un bouclier, seul rempart contre la cruauté et les pouvoirs de la reine Yélana qui règne sur le reste du royaume. Or ce bouclier s’affaiblit de jour en jour, provoquant la maladie qui touche les siens.

 

Pour sauver ses proches et sa bien-aimée, Yoran décide de quitter la sécurité de la Plaine et de rejoindre la capitale où siège cette mystérieuse reine.

La découverte du monde et de soi-même

Ainsi commence le voyage initiatique du jeune Yoran, découvrant la réalité du monde et la cruauté des hommes où il faut être prêt à tout (même à tuer) pour protéger ceux que l'on aime. Le chemin est semé d’embûches qui feront grandir le héros. Il va y rencontrer des personnes égoïstes et impitoyables, mais aussi des gens plus attachants comme son plus proche allié, Tadeck, dont on apprendra la véritable identité au cours du roman (assez prévisible malheureusement).

 

Innocent et candide dans les premiers instants, il finira son parcours marqué par ce qu’il a vécu, rongé de culpabilité. L’univers décrit par l’auteure est agréablement bien décrit, permettant au lecteur de s’immerger dans les aventures de Yoran. Un choix assez risqué car l’intrigue proposée est assez linéaire, sans réel rebondissement et souffrant de certaines longueurs. On y retrouve malgré tout, les codes propres à l’héroïc-fantasy : une prophétie, un monde sombre, l’apparition d’un évènement bouleversant l’ordre établi déclenchant la quête d’un héros ordinaire bien que courageux, de multiples rencontres alliées et ennemies…

Un point assez dommage apparait dans les descriptions des personnages, un peu trop lissés voire caricaturés. Entre le gentil chasseur des plaines et la reine maléfique, les protagonistes se retrouvent soit tout blancs ou soit tout noirs, malgré quelques tentatives de casser ce contraste.

L’exemple le plus frappant est le héros lui-même : beau, musclé, courageux, généreux, gentil… il n’hésite pas un seul instant à tout quitter et à partir à l’inconnu pour sauver sa femme, parfaite elle aussi. Le Sceau de la Reine manque enfin quelque peu de complexité et de personnages plus fouillés (comme la reine par exemple) qui seront sûrement plus développés par la suite.

Malgré ces personnages assez simplistes et un rythme monotone, l’écriture et le vocabulaire utilisés par l’écrivaine rendent ce livre accessible à un lectorat assez large. La suite sera attendue avec impatience par les lecteurs pour voir quelles évolutions seront apportées par l’auteur à ce récit soigné et prenant.