Pierre Gaulon a 31 ans. Sa passion pour les littératures de l’imaginaire le mène alors à des études de lettres modernes spécialisées dans le fantastique et la science-fiction. Ses deux premiers ouvrages sont des thrillers, La mort en rouge, et Noir Ego (chez City éditions). Ils ont été finalistes de plusieurs prix littéraires. Avec Blizzard, Pierre Gaulon change radicalement de registre et signe une épopée d’heroic fantasy.

Un royaume vraiment pacifié ?

Dans le Nord, froid, hostile et désolé, deux hommes tentent péniblement de survivre. Blizzard est l’un des rares mages survivants de la guerre, Chasseur, son protégé, vit avec lui, bien loin des intrigues politiques. Jusqu’au jour où une phalange redoutable de l’Inquisiteur (dirigeant incontesté et inflexible du Royaume) les attaque sans raison apparente. Cette même troupe ravage ensuite le village de Iak, un dresseur de tigres des glaces. Voici donc nos héros forcés de fuir pour leur vie, ayant soif de vengeance et de réponses. Mais quels secrets obscurs leurs périples révéleront-ils ?

Une fantasy classique

Le point de départ de ce premier tome demeure, somme toute, assez classique : un brutal tyran a asservi tout le royaume, et traque sans relâche les magiciens et résistants remettant en cause son pouvoir et ses fonctions. L’environnement n’échappe pas à cette règle : il reprend le mythe médiéval de la Terre Gaste, et est donc stérile, désolé, prisonnier d’un hiver sans fin.

Qui fonctionne bien et se permet quelques originalités

Nos deux héros vont rencontrer plusieurs personnages, dont celui du mage Diggins, qui s’avèrent être plus profond qu’escompté. Le bestiaire convoqué est intéressant et la grande force de l’auteur réside dans son écriture. En évitant les fioritures et les longueurs superflues, Pierre Gaulon délivre un premier tome rapide, nerveux et se dévorant d’une traite, aux atmosphères bien pensées et à l’intrigue bien menée. L’univers est crédible et cohérent, les zones d’ombres s’éclaircissent au fur et à mesure et l’ensemble, vif, ne fait au final que regretter au lecteur d’avoir déjà fini !

Le seul bémol serait sa faible longueur : certains développements sont assez rapides et auraient pu bénéficier d’explications plus fournies.

En bref c’est un bon roman de fantasy à conseiller aux amateurs du genre voulant retrouver une touche d’originalité dans leur genre favori, mais également aux novices, qui sauront y trouver une fantasy intelligente et efficace, qui ne sombre pas dans les méandres de la description abusive !

Laissez-vous tenter !