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L’Enfer des masques

Aux éditions : 
Date de parution : 07/02/2019  -  livre
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Jacques Barbéri - L'enfer des masques

Un auteur exigeant

Ancien membre du groupe Limite, Jacques Barbéri s’est d’abord fait connaitre en publiant Guerre de rien (plus tard réédité sous le titre de Mondocane) et la Mémoire du crime chez Denoël. Ami d’Emmanuel Jouanne dont il a terminé le dernier roman, Mémoire de sable, il partage avec ce dernier un certain goût pour l’expérimentation formelle et des fictions décalées. Barbéri est fasciné par le temps, les distorsions de la mémoire. Avec L’enfer des masques, il propose, on va le voir, une réflexion sur l’identité.

Faux-semblants et vrais mensonges

C’est l’histoire d’une fille, Nora Keller, fan de cinéma qui apprend un jour que sa mère Susan, psychanalyste de renom, a été marié vingt ans auparavant avec un dénommé Nick Dickovski, un petit génie de la Silicon Valley qui depuis est devenu un des hommes les plus riches du monde. Il se pourrait bien que ce Dickovski soit son géniteur, le père qu’elle n’a jamais connu. Flanqué de son petit ami, Régis, gosse de riches encore plus cinéphile qu’elle, Nora part en Californie pour rencontrer Dickovski et lui faire entendre qu’elle est sa fille. Mais "le Morse", comme on l’appelle là-bas, a d’autres soucis. Il a à s’occuper de sa femme Priscilla, qui vient de se réveiller dans une clinique après un très long coma. Et Priscilla, quand elle voit des télécommandes ramper par terre, se demande si elle n’est pas folle. Quand Dickovski voit arriver Nora, il l’éconduit poliment en lui affirmant qu’il n’est pas son père, cette dernière ne le croit pas. Le début d’illusions en cascades…

Famille, je vous hais

Drôle de roman que L’enfer des masques, bourré d’hommages et de citations : on retrouve pêle-mêle des allusions à Philip K.Dick ou Theodore Sturgeon. Ce roman est un thriller psychanalytique (une jeune fille veut savoir qui est son père et au final qui elle est) sur la mort des illusions (le père est un salaud complet) et finit par aborder la réalité de l’intelligence artificielle. C’est très ambitieux, plutôt bien écrit avec des pointes d’humour (souvent noir). Un très bon roman.

 

Sylvain Bonnet

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