Robin Hobb n'est pas vraiment quelqu'un que l'on présente encore. Son succès avec le cycle de L'Assassin royal l'a portée au panthéon des écrivains de fantasy.
Cette auteure est née le 5 mars 1952 à Berkeley en Californie. Son vrai nom est Margaret Astrid Lindholm Ogden. Elle a connu son premier succès en 1995 avec la première trilogie de L'Assassin royal.
Véronique David-Marescot est la traductrice des trois intégrales sorties chez J'ai Lu. Respectant en tous points l'auteure, c'est un régal de relire ou découvrir cette grande fresque que sont Les Aventuriers de la mer.
J'aime beaucoup l'illustration de la couverture que Katzig Mateusz propose pour cette intégrale. Elle fait très épique. Une magnifique bataille entre plusieurs galions, des bordées de canons, des sabres levés et une brume marine. Tout est dit et pourtant bien des surprises vous attendent.
À chacun son destin
Une fois de plus la famille Vestrit est au cœur de l’aventure ou plus particulièrement les femmes Vestrit. Chacune va devoir défendre ou reconquérir ses biens, son intégrité ou plus simplement sa vie.
Le terrible Kennit détient la vivenef Vivacia et se croit hors d’atteinte tel le maître du monde. Il va vite déchanter lorsque enfin Atlthea à bord du Parangon, mille fois maudit, avec l’aide de Brashen va le retrouve pour assouvir sa vengeance et lui faire enfin rencontrer son destin.
Pendant ce temps, tandis que Malta dérive sur une coquille de noix et remonte le fleuve corrosif, son frère et son fiancé à sa recherche trouveront une aide venue des airs avec la dragonne, Tintaglia. Mais la contrepartie demandée risque fort de ne pas être sans conséquence. Les dragons ont souvent des plans dans les plans et voient bien plus loin qu’une vie d’humains…
Enfin Ronica, la mère d’Althea, doit faire face à une véritable guerre civile dans sa chère cité et doit répondre aux terribles accusations que ce sont les Vestrit qui sont à l’origine de tous les maux qui frappent Terrilville. Car le blocus a complément anéanti le commerce, pillages et incendies ont fini de détruire l’unité qui lie les habitants de la cité.
Affrontements et luttes sans merci semblent s’être donnés rendez-vous pour cet ultime épisode qui va marquer le temps des vérités et surtout l’accomplissement du destin de tous.
Le temps des prophéties prend vie devant vos yeux ébahis…
La fin d’une saga ?...
Ce genre d'intégrale permet de retrouver les héros des Aventuriers de la mer avec plaisir et sans attendre la sortie des différents opus. En effet celle-ci nous réserve les trois derniers tomes d'une série forte et pleine de rebondissements. Elle renferme Le Seigneur des Trois Règnes, Ombres et Flammes et enfin Les Marches du Trône.
La force de cette saga au long cours est de nous faire partager le destin de plusieurs personnages. Robin Hobb cette fois-ci nous propose ainsi la vision de son monde vu par ses protagonistes. Cela donne plus de « pêche » et de dynamisme à l’histoire.
Quoique cette intégrale marquant la fin d’une épopée riche en rebondissements et coups d’éclat n’a pas besoin de ce genre d’artifice. En effet les affrontements sont sur tous les fronts entre tous les acteurs de cette série. Les fameuses prophéties d’Ambre prennent vie et tout leur sens. Chaque personnage voit se réaliser son destin qu’il soit funeste ou couronné de succès.
Enfin nous avons des réponses et les vérités apparaissent au grand jour pour le plus grand plaisir du lecteur.
J’ai vraiment apprécié les personnages du roman comme Tintaglia, la dragon qui enfin libérée de prison-cocon survole le Désert de Pluie loin des préoccupations des humains. Robin Hobb rend bien l'esprit de son dragon, fière et méprisante de la précarité humaine dans leur vie éphémère. Ou encore Athéa et Brashen qui font tout pour reconquérir la Vivacia, la vivenef contre les pirates de Kennit. Athéa est vraiment un personnage attachant dans ses blessures qui souvent la poussent à refuser ses relations avec Brashen, dans son désir aussi de ne jamais lâcher prise et toujours relever la tête. Une belle héroïne.
Enfin la fin d'une saga révèle souvent l’ensemble de l’intrigue et les réponses aux questionnements du lecteur. Sans compter que cette fois-ci Robin Hobb permet à ses personnages non seulement de souffler un peu mais aussi le quota de petits bonheurs qu’ils ont bien mérité aux cours des 2 500 pages que compte Les Aventuriers de la Mer.
Voici donc une intégrale qui marque la fin de cette histoire épique riche de ses personnages et d’un monde à la fois complexe et travaillé pour notre plus grand plaisir.
Je conseille cette aventure à tous ceux qui aiment la fantasy, le grand large et bien sûr l’univers de Robin Hobb.
Mais ne vous inquiétez pas arrive à grands pas La Cité des Anciens...