Auteur français de romans policiers et historiques, Régis Descott s'est fait remarquer il y a 17 ans déjà avec L'Empire des illusions, un roman historique se passant à l'époque napoléonienne. Suit quelques années plus tard un thriller, Pavillon 38, et enfin, un livre qui rejoint les deux genres, Obsura, roman historico-policier.
Les variations fantômes est le 8e livre de Régis Descott, qui s'inscrit cette fois-ci dans un thriller ésotérique.
Des rencontres inattendues.
Le Dr Morel, psychiatre de formation, s'est fait une spécialité dans le paranormal, et notamment dans les liens avec les morts, l'au-delà, et les fantômes. Talentueux, il s'est entouré de 6 jeunes disciples prometteurs pour leur transmettre ses connaissances.
Ceux-ci seront rassemblés à l'Étoile, un vieux et vaste château isolé dans les bois, dont le passif n'est pas anodin.
Ils auront pour rôle de démasquer et débusquer les entités spectrales qui sèment le trouble dans la famille du richissime Philippe Wolf.
Mais hélas, quand on met un pied entre deux univers, les choses ne se passent jamais comme prévu, et les liens obscurs sont progressivement percés à jour.
Un huit clos angoissant.
Servi par un style, et une écriture de qualité, l'intrigue est très bien menée dès les premières pages. L'auteur prend le temps nécessaire pour développer ses personnages pour leur donner suffisamment de corps et rendre les interactions convaincantes. Chacun d'eux prend une vraie place dans l'intrigue, et on sent que rien n'est laissé au hasard. On remarquera et retiendra certains personnages qui peuvent sembler secondaires, mais dont les quelques apparitions glacent le sang du lecteur.
Le narrateur est l'un des jeunes médiums, nous relatant tout ce qu'il se passe, agrémenté de ses pensées, ses doutes, ses angoisses, et ses prises de conscience progressive...
Le lieu choisi, un vieux château perdu au milieu d'une forêt, permet à l'auteur de plonger le lecteur dans une ambiance angoissante, lourde, et oppressante servant admirablement l'intrigue.
La lecture est aisée grâce à un style aérien et agréable, permettant au lecteur de se glisser aux côtés des protagonistes et de se sentir enfermé dans ce château avec eux.
On regrettera néanmoins un suspense trop peu présent, et quelques facilités dans le dénouement de l'intrigue avec des sensations de déjà-vu.
En somme, ce mélange de roman mi-policier mi-fantastique prend, et, lors de la lecture, on ne peut s'empêcher de faire le rapprochement à un autre huis clos, Les dix petits nègres.