A.J. Butcher a découvert le pouvoir des mots à 7 ans quand il a été épargné dans une bataille à la récré parce qu’il racontait de bonnes histoires. Depuis, il s’efforce d’exploiter ses talents dans ce domaine. Après des études de lettre, il cultive un temps sa créativité (et son alcoolisme) comme concepteur-rédacteur dans la pub. Puis, pour retrouver une certaine sobriété, il se réoriente vers le professorat qu’il a abandonné il y a peu pour écrire à temps plein. Et il a l’air de tenir une sacré cadence puisque après les 6 épisodes mettant en scène l’équipe Bond au complet, il développe à présent des aventures solo de chacun des membres. 

Apparemment, (il en est le premier désolé) Butcher (boucher en anglais) n’est pas un pseudo mais bien son patronyme.

Deuxième trimestre à l’Ecole Deveraux pour l’équipe Bond

Ben le leader de l’équipe fixe à ses co-équipiers leur objectif : emporter le Bouclier de Sherlock. Pour ce faire, ils devront battre dans toutes les épreuves l’équipe Solo menée par Simon Macey. Mais un drame vient interrompre cette compétition collégiale le CHAOS (le Combat pour l’Holocauste, l’Anarchie et l’Occultation de la société) frappe tous les continents d’attentats dirigés par un supervirus informatique Némésis. Quand le dôme sous lequel vit la famille de Jake Daly est touché, Deveraux donne la permission aux deux tiers de l’effectif Bond de se rendre sur place. Ils vont être mêlés de près à une nouvelle tentative d’attentat et rencontrer un des acteurs du Chaos qui par reconnaissance conduit une délégation à un des points névralgiques de l’organisation. Mais Némésis a échappé au contrôle de ceux qui l’avaient programmée. Et elle s’apprête à atteindre ceux qu’elle a désormais identifiés comme ses ennemis à savoir l’équipe Bond et au premier rang Cally par tous les moyens dont elle peut disposer et sur le terrain qu’elle maîtrise mieux : la réalité virtuelle.

Haute technologie et facteurs humains

Ce second tome a gardé le rythme rondement mené du premier, une attaque frontale de l’action et une dynamique opposition entre les simulations destinées à former de futurs espions et les drames réels auxquels ils se retrouvent mêlés et qu’ils doivent affronter sans férir. Un des points forts de cet épisode est l’accent mis sur l’humanité des personnes mêlées à la mission. La tension entre les deux équipes prend un tournant insoupçonné quand l’un des protagonistes se met à manipuler par les sentiments une de ses adversaires.

Et l’intelligence brillante de Newbolt est réactivée grâce à l’affection qu’il avait pour sa petite fille.

Parallèlement aux problématiques typiquement adolescentes (compétition, définition de la place de chacun au sein du groupe, séduction et incompréhension entre filles et garçons), cette mission met donc l’accent sur les paramètres humains qu’aucune technicité ne peut remplacer sur la nécessité de comprendre la psychologie des forces en action.

Et comme Butcher s’y entend en suspense, il a glissé quelques éléments d’un trauma individuel qui a déjà eu ses conséquences sur le groupe mais dont on déduit de l’avant-goût (le mot trailer vient à l’esprit tant l’approche est cinématographique) donné dans les dernières pages qu’il sera au cœur du prochain volume. Le Scénario du serpent a déjà entouré de ses perfides anneaux une partie de l’esprit du lecteur l’a déjà place en partie sous son emprise.