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Moxyland

Langue d'origine : Anglais (autre)
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/08/2016  -  livre
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Moxyland

Lauren Beukes, née en 1976 en Afrique du Sud, est une romancière de science-fiction et de fantasy. Elle a obtenu le prix Arthur C. Clarke 2011 pour Zoo City puis le prix British Fantasy 2014 pour Les Lumineuses.
 
Quatre jeunes face aux multinationales et à l'ultra-sécuritaire
 
En Afrique du Sud, dans un futur beaucoup trop proche, quatre jeunes tentent de survivre dans une société qui ne laisse de place qu'au tout-sécuritaire. 
Kendra l'artiste photographe, Toby le vidéaste youtubeur, Tendeka l'animateur révolutionnaire, Lerato la working girl ambitieuse, et bien d'autres, cherchent à se faire une place dans ce système qui n'accepte ni les perdants, ni les étrangers, ni les anticonformistes.
 
Révolutions et complots
 
Ce livre aborde plusieurs thématiques assez fortes : la lutte contre le conformisme de la société, les attentats révolutionnaires, les actions coup-de-poing. Cela fait penser à d'autres œuvres marquantes comme La Zone du Dehors, Fight Club, ou encore L'Armée des 12 singes. Et de fait, les émotions ressenties sont les mêmes dans Moxyland : à travers le regard des quatre personnages principaux, en focalisation interne, on est plongé dans cet univers qui à force d'être sécuritaire en devient menaçant, on hésite entre la crainte et l'admiration pour ces personnages qui se lancent dans des actions révolutionnaires, et on se demande ce qui est justifiable ou non de la part d'un gouvernement pour faire régner la paix civile. On soupçonne même les personnages d'être un brin paranoïaques dans leurs théories du complot, jusqu'à ce que la fin de l'histoire montre qu'ils avaient raison...
 
Une actualité cruelle
 
Certains éléments de Moxyland prennent un éclairage plus cruel au vu de l'actualité récente de 2016. Ainsi les actions révolutionnaires (sans morts) sont qualifiées d'attentats terroristes. Il y a aussi la crise des migrants, avec Tendeka marié avec une Malawienne pour lui permettre d'obtenir des papiers.
Et il y a des expositions artistiques "à scandale" et autres happenings qui font couler de l'encre et sont victimes de vandalisme, ce qui vaut une publicité bien particulière à leur auteur, exactement comme les œuvres vandalisées d'Anish Kapoor. On peut se demander si l'anticonformisme révolutionnaire a le droit de détruire de l'art, même si l'art de Moxyland est très spécial ?
 
Téléphones et jeux vidéo
 
On ne peut pas parler de Moxyland sans parler des téléphones portables et des jeux vidéo. Les portables ici servent de moyens de paiement, de pass Navigo et de carte d'identification électronique en plus de moyens de communication. Et la police a trouvé un nouveau moyen de se servir des téléphones des civils...
Les jeux vidéo sont des passages comiques. Il y a surtout un chapitre très drôle où Toby, anti-héros un peu looser, doit gagner une partie dans un jeu fait pour les 8-12 ans, et où il se fait lamentablement battre par d'autres joueurs un peu vicieux. C'est un moment de détente dans un roman qui n'incite pas à être détendu.
 
Bref, un roman court mais dense, au style haché et cru, qui laisse une impression de malaise, avec une question qui taraude : et si tout cela arrivait un jour ?...

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