Joe Hill est un écrivain tout comme son papa le très célèbre Stephen King.
De 2008 à 2013 il a travaillé en tant que scénariste sur le comics Locke and Key avec Gabriel Rodriguez, mais sa renommé dans le milieu de la littérature se fait grâce à des publications de nouvelles dans des magazines et commence avec son recueil de nouvelles Fantômes : Histoires Troubles (20th Century Ghosts, 2005).
Son premier roman, Le Costume du mort (Heart-Shaped Box, 2007) devient vite un succès et reçoit le prix Locus du meilleur premier roman en 2008, atteignant la 8e place des best-sellers du New York Times.
Nosfera2 (NOS4A2, 2013) est son troisième roman.
Sleep in heavenly peace
Vic McQueen aime rouler sur son Raleygh, rêver tout en pédalant et franchir "Le Raccourci", un pont couvert au bout duquel elle retrouve toujours tout ce qu'elle souhaite.
Tout le monde aime Noël... Surtout ce bon vieux Charles Manx, qui à bord de sa vieille Rolls Royce immatriculé Nosfera2, emmène les enfants jusqu'à Christmasland pendant que son bon acolyte Bing Pattridge s'occupe de faire leurs fête à leur parents.
Deux routes imaginaires qui vont s'entrecroiser et faire pour chacun de leur vie, un enfer !
Sleep... And... Rest... In... Peace
Couverture alléchante, quatrième de couverture intrigante, bien que les pages semblent avoir été massicotées avec une hache émoussée (est-ce juste le mien ou non, je ne suis pas allée vérifier...), Nosfera2 envoie visuellement du lourd dans le genre horreur.
Mais alors, ce roman est-il juste une façade de Candy Shop ou une véritable œuvre de maître confiseur ?
La première chose qui m'a surprise est cette étrange impression de déjà-vu qui me rappelle certains autres livres et films fantastiques : Nosfera2 semble être un insolite mélange de Christine, Ça et du film Paper House, de très bons univers qui ont dû, même inconsciemment, inspirer l'auteur. C'est donc dans ce shaker aux senteurs de pin et de pain d'épices que Joe Hill nous convie à la fête de Noël des psychopathes.
Malheureusement, malgré un bon scénario et des idées originales, le roman ne tient pas ses promesses de nous faire basculer dans un fantastique terrifiant, voir juste haletant.
À la manière de Stephen King, Joe Hill prend le temps pour placer ses personnages, et construire son ambiance, ce qui amène l'intrigue bien loin dans le livre et fait doucement lâcher prise aux lecteurs qui continuent tant bien que mal à continuer leur progression, attendant le moment fatidique où il se passera quelque chose...
L'atmosphère quasi absente n'aidant pas, on se demande pourquoi on continue à lire ce roman qui n'est ni bon, ni mauvais, et dans lequel il ne se passe pas grand-chose.
L'espoir. Voilà ce qui nous fait continuer car on se dit que ça ne peut qu'aller en s'améliorant car l'histoire est là, quelque part et semble pulser les pages pour enfin sortir comme un diable en boîte.
Et elle sort enfin ! Arrivée pratiquement à la fin du livre... Et là encore, on est déçu par cette soft attitude qui reste jusqu'au point final. L'auteur promet du cruel, de l'horreur, un monde de Noël tenu par des enfants dépourvus de moral, une guerre de survie entre deux êtres qui se haïssent et qui se pourchassent à travers la réalité et l'imaginaire, mais rien... On a plus l'impression de faire face à un drame familial qu'à un roman fantastique/horreur alors que l'auteur crée des personnages tangibles qui occupent ces pages, mais ne leur rendant pas justice en n'allant pas au bout de ses idées, aux tréfonds d'une horreur qui ne veut que s'exprimer...
On est loin des livres qui nous donnaient des palpitations et dont nous devions arrêter la lecture juste un moment, ou, perdu dans ses pages, nous n'avions plus de perception de l'heure.
Bien qu'empreint d'une entité surnaturelle, Nosfera2 n'est pas à la hauteur des critiques qui l'ont encensé et décevra les amateurs d'un bon vieux livre à frisson.