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Nous allons tous très bien, merci

Langue d'origine : Anglais US
Aux éditions : 
Date de parution : 27/08/2015  -  livre
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Nous allons tous très bien, merci

Daryl Gregory est un auteur américain de science-fiction et de fantasy. Il est notamment à l'origine des romans L'Éducation de Stony MayhallPandemonium, After-party, et de nouvelles telles que "Dead Horse Point", ou "Les Aventures de Rocket Boy ne s'arrêtent jamais".
Nous allons tous très bien, merci est son dernier roman traduit en français.

Thérapie de groupe.

Le Docteur Jan Sayer anime un groupe de parole pour les personnes ayant subi un trauma qu'elles associent au surnaturel. Il y a d'abord Harrison, dont l'adolescence horrifiante a inspiré des romans. Puis Stan, qui a survécu à une famille cannibale ; Barbara qui a croisé le chemin du Scrimshander ; Greta dont l'histoire est aussi mystérieuse que les symboles gravés sur sa peau et enfin Martin qui ne quitte pas ses lunettes interactives.
Tous ont vécu des choses effroyablement hors du commun et tentent désormais de se reconstruire. Mais est-ce possible quand on a côtoyé le Mal d'aussi près ?

Une galerie de personnages plus abîmés les uns que les autres.

Daryl Gregory brosse un portrait de chacun de ses personnages avec force, offrant aux lecteurs un panel de personnalités très différentes.
Le récit commence avec Harrison, un homme renfermé, cynique, un rien agressif qui tente de traiter son syndrome de stress post-traumatique sans vraiment y croire. Puis il se poursuit du point de vue des autres personnages dont Stan, dont la condition le rend identifiable et qui masque son malaise et son dégoût de lui par un verbiage agaçant.
Par la suite, c'est la vision de Barbara, mariée et mère dont le traumatisme est supplanté par une douceur et une gentillesse trop appuyées pour être tout à fait honnêtes.
Il y a aussi Greta qui se mure dans un silence oppressant, ne parvenant pas à expliquer ce qui lui est arrivé et qui n'ouvre la bouche qu'en présence d'Harrison.
Enfin, il y a Martin dont l'addiction au monde virtuel créé par ses lunettes est directement liée à la peur des visions qu'il a à travers ses verres.

Ensemble, ils tentent d'évoluer, de se reconstruire. À chaque séance, ils s'évaluent, se jaugent, s'ouvrent les uns aux autres ou se renferment un peu plus.

Survivre à une tragédie. Et après ?

L'auteur s'est posé une question, à l'origine de ce roman :  que font les survivants des histoires cauchemardesques avec un tel vécu ? Parviennent-ils à se reconstruire ?

Nous allons tous très bien, merci offre de traiter la question en prenant des cas éloignés les uns des autres et en les faisant se rencontrer.
Ce qui aurait pu être une étude de cas rébarbative parvient à interpeller le lecteur par la complexité de ses personnages et à donner envie de lire les pages suivantes grâce à une intrigue qui mélange le passé de tous les personnages.

Le livre offre par ailleurs une interview de l'auteur (à bien lire en dernier pour ne pas se gâcher le suspens) fort intéressante.
À noter que les aventures d'Harrison adolescent font déjà l'objet d'un livre publié en mars 2015 aux États-Unis.

Nous allons tous très bien, merci est un roman court qui mêle habilement horreur, traces d'humour, dérives psychologiques et fantastique. Une lecture peu commune mais qui saura trouver son public.

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