Un duo rodé, une série culte et un spin-off
A ma droite Richard D.Nolane : scénariste émérite et fanatique de science-fiction. On peut dire qu’il a voué en partie sa vie au genre. A ma gauche le dessinateur Maza. Le duo est aux commandes de la série uchroniques Wunderwaffen depuis sept ans, avec seize tomes à ce jour. Quand une série a du succès, logique économique oblige (mais cela n’exclut pas aussi une envie des créateurs), une série dérivée peut naître. Voici donc le premier tome Wunderwaffen Mission secrètes, censé se dérouler désormais dans les profondeurs océaniques.
Un mystère né du triangle des Bermudes
En 1918, l’U-Boote 142, attaqué par un navire américain, a disparu dans des circonstances mystérieuses. En septembre 1945, l’amirauté allemande (qui a échappé à l’effondrement suite à l’échec du débarquement en juin 1944, voir la série Wunderwaffen), a la surprise de voir ce U-Boote resurgir du néant mais sans son équipage, disparu corps et biens… Pas tant que ça. Le capitaine Wolfart, militaire allemand sans aucune sympathie pour le IIIe Reich, interroge les marins qui l’ont découvert. Il y avait des ombres, des fantômes à l’intérieur et l’un d’eux s’est infiltré dans le corps d’un marin, Eischler. Wolfart en réfère directement à Himmler, toujours féru d’ésotérisme. Le fantôme finit par parler : il est le capitaine de l’U-Boote disparu vingt ans avant, Bachmann, et il raconte son histoire et sa mission. Alors qu’ils recherchaient l’épave d’un navire sudiste et de sa cargaison d’or, un mystérieux nuage les a emprisonné… Mais ne sommes-nous pas dans le triangle des Bermudes ? Himmler charge Wolfart de retrouver l’or des sudistes…
Nazis, mystères et ésotérisme
On retrouve dans ce premier tome de Wunderwaffen Missions secrètes tout ce qui a fait le succès de la série originale : une intrigue bien menée qui mélange éléments réels et fantastique, un dessin efficace pour restituer des merveilles technologiques. On regrette cependant des visages un peu trop hachés ou schématiques. Pour autant, on lit cet album avec une certaine délectation. Nolane nous a conquis depuis longtemps, attendons la suite.
Sylvain Bonnet