- le  

Science-Fiction 2006

Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 31/12/2005  -  livre
voir l'oeuvre
Commenter

Science-Fiction 2006

C'est la dernière nouveauté des éditions Bragelonne ces derniers mois : une collection de science-fiction au milieu d'une production tournée vers la fantasy. Une volonté de se diversifier avec la baguette en tant que directeur de collection de talentueux Jean-Claude Dunyach qui nous a régalé en tant qu'écrivain pendant des années avec ses nouvelles. Pour saluer cette nouvelle orientation, Bragelonne a décidé de refaire le coup de sa revue annuel Fantasy mais cette fois en Science-Fiction. L'occasion de promouvoir ses auteurs maisons et de publier des nouvelles.

Sommaire alléchant.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le sommaire est particulièrement alléchant. James Lovegrove, Elizabeth Moon, Robert Reed, Paul J.McAuley, Peter Crowther... il y a de quoi faire rêver plus d'un anthologiste.

Le premier à ouvrir le bal n'est autre que Peter F.Hamilton avec une Terre délaissée par ses habitants et ses derniers humains qui rencontrent pour le pire les membres du petit peuple. Si l'idée est bonne, le traitement est un peu trop classique pour être rééllement éfficace. C'est un peu la même chose avec Continuum de James Lovegrove. Cette histoire d'un self made man version nouvelle technonologie poursuivit par une étrange femme a quelque chose d'agréable. Mais il manque un petit plus que l'on soit complètement emballé. Peut-être que le récit n'assume pas sa noirceur jusqu'au bout laissant un certain déséquilibre. Tant pis. Malheureusement on ne se rattrappe guère avec Elizabeth Moon et La Réjuv générique. L'auteur du formidable roman : La vitesse de l'obscurité nous propose un récit mettant en scène un homme d'affaire qui s''offre des cures de rajeunissement particulièrement couteuse. L'idée encore une fois est bonne. Elle est même plutôt amusante. Sauf que l'on reste sur notre faim. Cela manque un peu d'ambition. Résultat au lieu d'un texte génial, on a un texte un peu facile et léger.

Jusqu'ici donc, le sentiment qui domine est plutôt mitigé. De bonnes idées mais des traitements décevant. Heureusement le meilleur est à venir. D'abord avec Les Rémoras de Robert Reed. A bord d'un vaisseau spatial, une riche femme d'affaire découvre par hasard toute la richesse de la race des Rémoras, des humanoïdes qui travaillent sur la coque même du vaisseau. Une nouvelle plutôt riche et intéressante à la découverte d'un peuple étrange et nouveau. Si on peut sauter sans problème le Moi, après le caillou de Patrick O'Leary, Morceau par morceau de Karen Traviss est aussi l'histoire d'une rencontre entre deux peuples. Sur une planète qu'ils ont colonisé, les humains doivent faire face aux moeurs étranges des indigènes qui n'hésitent pas à manger leurs propres enfants. un texte plutôt sombre où il faut se garder des faux semblants.

Uchronie et univers paralèlles

Suit Le Front pour l'humanité de Ken MacLeod, sans doute la nouvelle la plus ambitieuse de cette anthologie. Basé sur une uchronie où le monde continue de se déchirer après la deuxième guerre mondiale, l'auteur nous plonge au coeur des questions et des doutes d'un jeune adolescent qui prend fait et cause pour le communisme. Un récit très proche de son héros au départ et qui est très vite passionnant. On regrette juste une fin moyenne et un peu décevante après ce bon départ. Comme si à vouloir mélanger trop de thèmes, Ken MacLeod s'était un peu perdu en route.

C'est le même constat pour Laurent McAllister et Un homme seul, avant la Conjonction, l'histoire d'un ancien pilote de l'armée qui se retrouve un peu coincée sur une planète étrangère où il est pris dans des événements qui le dépassent. Là encore le début est accrocheur mais la fin arrive de manière un peu trop abrupte. Comme si l'auteur avait vite terminé son récit pour ne pas faire trop long. Dommage.

Reste les deux dernières nouvelles. D'abord Les jardins de Saturne de Paul J.McAuley, l'histoire d'un kidnapping spatial. Là le style est maîtrisé de bout en bout mais le scénario manque de crédibité pour tenir la route. Et enfin Chants d'adieu de Peter Crowther, un joli texte sur la fin du monde qui permet de terminer sur une bonne note.

De la qualité, un sentiment mitigé.

Difficile de se faire un avis tranché sur cette anthologie. Certe il y a de bons textes (Robert Reed, Peter Crowther, Karen Traviss...), mais le reste du sommaire est inégal, sans pour autant qu'il y ait de nouvelles à déconseiller fortement. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a de qualité. Mais en refermant Science-Fiction 2006, on est un peu déçu tant le programme était alléchant. Point positif tout de même, les interviews d'Harry Harrison et Ian M.Banks sont de bonnes respirations dans le livre, et l'article de Jean-Claude Dunyach sur le Space Opera mérite que l'on y jette un coup d'oeil. A voir maintenant si cette anthologie est représentative de ce que sera la collection SF de Bragelonne...

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?