Galouye a peu écrit, certes, mais ses textes sont toujours de qualité. Parmi ceux-ci, Le Monde aveugle (un post-apocalyptique) où une population humaine abritée dans des souterrains s'est adaptée à la nuit grâce à ses quatre autres sens et à certaines mutations génétiques. Lorsque l'on leur apportera à nouveau la lumière, le choc sera tout aussi violent que sa perte… Dans Simulacron 3, il évoque un avenir proche où des sociologues afin d'étudier le comportement des populations mettent au point un super ordinateur capable de recréer des groupes entiers de personnalités dans leur environnement. Au moyen de stimulis, ils peuvent étudier les réactions de ces individus puis de ces foules virtuelles.
Un des précurseurs de Matrix
Hannon Fuller et Douglas Hall mettent au point les derniers réglages du Simulacron, espérant que celui ne servira pas seulement des fins commerciales ou guerrières. Malheureusement, Hannon Fuller décède soudainement dans la salle de la machine. La version officielle est l'accident, pourtant Douglas Hall est persuadé qu'il s'agit en fait d'un meurtre.
Une interrogation sur la réalité
Dès lors, tout dérape, le jeune homme se trouve confronté à des faits inexplicables : certaines personnes disparaissent et ne laissent de souvenir à quiconque sauf à lui. La réalité semble échapper à tout contrôle, ne répondre à plus aucune règle et enfin se désagréger. Devient-il fou ? Ou pire, la réalité pourrait-elle ne pas être… vraiment réelle ?
Cette problématique a hanté un des plus célèbres des auteurs de SF : Philip K. Dick qui explora les dédales des réalités notamment grâce à la drogue. Cependant cette œuvre est à rapprocher de Futur intérieur (J'ai Lu N° 989) de Christopher Priest (un autre explorateur de la perception du réel) qui débouche sur le même type de conclusion.
La SF, une littérature socratique ?
Simulacron 3 est une œuvre courte, facile d'accès mais qui pose des questions existentielles : comment savoir ce qui est vrai ou faux alors qu'il est si simple pour l'humain d'être abusé par ses sens ? Philosophique, ce roman est une preuve de plus que la SF est une littérature socratique : populaire mais capable d'élargir la vision du lecteur.