- le  

Haute-Ecole - Poche

Sylvie Denis (), Didier Graffet (Illustrateur de couverture)
Aux éditions : 
Date de parution : 21/03/2019  -  livre
voir l'oeuvre
Commenter

Sylvie Denis - Haute-école

De l’enseignement à la fantasy

Professeur d’anglais longtemps affectée à Cognac, Sylvie Denis publie ses premiers textes à la fin des années 80. Co-fondatrice de la revue Cyberdreams, elle reçoit le prix Rosny aîné en 2000 pour la nouvelle Dedans dehors, incluse dans le recueil Jardins virtuels disponible chez Folio SF. On la connait aussi pour ses écrits pour la jeunesse (Les îles dans le ciel) et ses traductions de Greg Egan (Axiomatique, Radieux) ou Alastair Reynolds. Haute-école a été initialement publié en 2004 et se veut un roman de fantasy plutôt ébouriffant, on va le voir.

Magie et révolution

Dans ce royaume, les personnes qui ont un don de magie sont tenus à l’écart de la société. Enfants, ils sont enlevés à leurs parents pour être confiés la Haute-école où on leur apprend, pas toujours avec ménagements, à spécialiser leurs dons dans un domaine précis : la maîtrise du feu, etc… Parfois à peine mieux traités que des esclaves, ils servent la société… La situation s’aggrave avec la mort simultanée du roi Urbain IV et du directeur de la Haute-école, Mérot l’ancien. Un homme essaie de tirer son épingle du jeu, Hérus Tork et obtient la succession de Mérot. Dans l’ombre cependant, des complots se tissent. Celui des magiciens dissidents par exemple, groupés autour de Madge, qui ont un agent au sein de la cour : Arik Renshaw, ami intime du nouveau roi Orghon. Arik est un puissant magicien qui prend le temps de tisser sa toile. Il ignore la présence de la jeune Elisabeth de Siff, qui cache ses dons de magicienne à son propre père tout en espionnant espionne la cour et ses manigances. D’autres esprits s’échauffent, des marchands discutent. Le temps des changements approche…

De la fantasy adulte et réussie

On peut qualifier sans problèmes Haute-école d’être un « anti Harry Potter » : on y voit des enfants magiciens rassemblés dans une académie, traités avec brutalité et contraints de se spécialiser dans un type de magie au risque de brider leur potentiel. On apprécie aussi une forme de choralité dans le récit, avec une parole donnée à des personnages parfois très différents. Haute-école séduit un critique peu porté sur la fantasy et il le reconnaît sans ambages. L’auteure est une vraie narratrice, douée de cette capacité rare de faire vivre ses personnages. Une vraie réussite donc qui ne peut faire regretter que Sylvie Denis se soit faite plus rare en tant qu’auteure ces dernières années : espérons pour bientôt un nouveau roman.

 

Sylvain Bonnet

 

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?