Né en 1975, Laurent Kloetzer s'est fait remarquer par son roman Anamnèse de Lady Star, signé du symbionyme L. L. Kloetzer, qui a reçu le Grand Prix de l'Imaginaire en 2014. Il est l'auteur d'une dizaine de romans.

 

 

Dans un futur relativement proche mais indéterminé, la guerre des clans fait rage en Amérique du Sud, entre les Andins et le clan de Juan Albornoz. Pour prendre définitivement l'avantage sur ses ennemis, Juan décide de s'attaquer à l'une d'entre eux, Véronika, pour contrôler son accès au Vault, clef du pouvoir des Andins.

 

Mais rien ne se passe comme prévu. Juan et son clan doivent retrouver le mot de passe de Véronika, et cela les entraînera au cœur de l'Antarctique, à la recherche du grand secret de Vostok, là où la Russe a laissé son travail et son âme.

 

 

Chant d'amour pour ce continent glacial et inconnu, ce roman nous conte la découverte d'un territoire encore inexploré à travers deux regards très différents mais admiratifs, celui de Véronika Noguera née Lipenkova, une scientifique russe qui a passé une grande partie de sa vie à explorer le sous-sol de Vostok et son lac mystérieux ; et celui de Leo, la sœur de Juan, une adolescente embarquée presque malgré elle dans cette aventure inouïe.

 

 

Survivre est sans doute le mot-clef de ce roman. Survivre aux ennemis andins et à la misère, puis survivre au froid, au manque d'énergie et de nourriture à Vostok ; survivre aussi à la paranoïa de Juan et à la folie provoquée par l'isolement. Jusqu'à la fin de l'histoire, on se demande si Leo et Juan vont survivre, et si d'autres personnages vont réussir à en réchapper.

 

Les forces de ce roman sont aussi ses faiblesses. Mettre une présence russe très forte à Vostok (les personnages de Véronika et de Vassili) est logique, presque évident (le roman est d'ailleurs fort bien documenté à ce sujet) ; mais l'apport mafieux chilien laisse sceptique. La proximité géographique de l'Amérique du Sud et de l'Antarctique ne fait pas oublier qu'il n'existe aucun lien entre ces deux continents. De plus, l'auteur semble fasciné par le système mafieux incarné par Juan et l'oncle Carlos (où les subalternes sont considérés comme des esclaves), mais cela produit des rapports assez désagréables entre les personnages, et on ne comprend pas bien ce que cela vient faire dans un cadre russo-antarctique.

 

Pour le reste, et malgré une fin assez obscure, c'est un roman à suspens assez agréable à lire, et on suit avec émotion les aventures de la jeune Leo, personnage attendrissant qui marche dans les pas de Véronika, son modèle, à la recherche du grand secret de Vostok.