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Zombis dans la brume

Jean-David Morvan (Scénariste), Bruno Bessadi (Dessinateur), Christian Lerolle (Coloriste)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 30/04/2008  -  bd
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Zombis dans la brume

Né en 1974 à Marseille, Bruno Bessadi a longtemps travaillé dans le dessin animé pour le studio Aladin sur des séries comme Rome et Cyrano 2022. Après plusieurs passages dans des fanzines, il commence l’aventure Zorn et Dirna en 2001 avec Jean-David Morvan, l’homme orchestre qui scénarise des dizaines de séries de Sire Pyle à Sillage en passant par Trop de bonheur et bien d’autres.

La mort, l’amour, la vie…

Dans le monde moyenâgeux de cette série, la mort a été bannie, peuplant la planète de véritables zombies. La seule possibilité de survivre pour les âmes dont le corps est trop abîmé (quand surtout la tête a été séparée du tronc), c’est de se réfugier dans le premier corps vivant à proximité, ce qui provoque parfois des conflits de personnalités. Les parents de Zorn et Dirna ont connu cette mésaventure. Leur mère s’est réincarnée dans le corps d’un énorme barbare musclé, leur père dans celui d’une jeune femme qui était avant leur pire ennemi. Autant dire que c’est parfois pour eux un peu difficile à suivre. Car en plus, les deux enfants ont une mission. Ils sont les seuls du royaume à pouvoir donner la mort. Et ils comptent bien essayer leur pouvoir sur le Dauphin, responsable de la situation et de la propagation de l’immortalité.

Passionnant de bout en bout

Zorn et Dirna est une série passionnante de bout en bout. Jean-David Morvan joue à merveille avec l’idée de base (l’absence de la mort) et en décline toutes les conséquences avec un certain brio comme la décrépitude physique et les changements de corps. Dans ce volume, il aborde également la sexualité lors d’une scène particulièrement torride entre les parents de Zorn et Dirna. Une scène qui interpelle puisque c’est une femme dans le corps d’un homme qui pénètre un homme dans le corps d’une femme… voilà qui n’est pas habituel. Ou quand l’érotisme laisse la place au questionnement.

Le scénario de la série est d’autant plus passionnant que les idées et les trouvailles fourmillent, le tout avec une louche non négligeable d'humour. On citera par exemple des boucliers humains, en gros des hommes troncs qui permettent aux aventuriers de passer un ancien champ de bataille en absorbant pour eux toutes les âmes qui y rodent. Ce n’est qu’un exemple dans ce cinquième tome qui est aussi remarquable que les quatre premiers. Il est rare pour une BD de fantasy de poser autant de questions aux lecteurs et d’inspirer autant de réflexions. Comme quoi une série orientée vers l’aventure peut aussi faire preuve d’intelligence. Un vrai must bien porté par les dessins de Bessadi, eux aussi d’une qualité constante.

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