Le Squelette sanglant
Pour ceux qui ne le savent pas, la collection "Terreur" de Pocket n'existe plus, en tout cas sous ce nom... La maison d'édition "Fleuve noir" a décidé de reprendre la collection sous le terme plus adéquat de "Thriller fantastique". Une bonne initiative puisque cela évitera par la suite, à certains auteurs comme Jonathan Carroll ou Anne Rice, d'être catalogués "Terreur" (une étiquette qui est somme toute, plutôt négative...). Certaines mauvaises langues diront que "Thriller fantastique" n'est pas forcément une appellation plus appropriée.
En plus de la réédition de certains "classiques" et l'édition de nouveaux romans, Fleuve noir a également décidé de poursuivre certaines séries. Parmi les élus, Les Aventures d'Anita Blake, la réanimatrice et tueuse de vampires de Laurell K. Hamilton, une série qui, pour les premiers tomes, était plutôt bien réussie. Le Squelette sanglant en est le cinquième volume (pour les curieux, les autres tomes étant Plaisirs coupables, Le Cadavre rieur, Le Cirque des damnés et Lunatic café). A titre anecdotique, les jeux de mots américains sont bien difficiles à traduire dans notre langue. Le titre original de ce roman Bloody Bones se traduit bien par "squelette sanglant", mais signifie également "putain de squelette". Il semble que Laurell K. Hamilton ait un humour diabolique difficile à traduire et à mettre en valeur dans ses romans. Dommage !
Menace d'un vampire pédophile
Bert, le patron d'Anita a refait des siennes puisqu'il a accepté un contrat en or, contrat qu'il confie à sa réanimatrice préférée. Seul hic, elle doit relever un cimetière complet de morts très anciens, vieux de deux, voire trois siècles. Arrivée sur place, Anita sent qu'il y a quelque chose de pas net dans cette histoire. Et elle n'est pas au bout de ses peines. Exécutrice de vampires officielle, voilà que le chef de la brigade d'investigations surnaturelles fait appel à elle pour aider des policiers de la région, dans une enquête de meurtres sordides. Meurtres qui ont lieu à quelques kilomètres du cimetière. Drôle de hasard...
On reprend les mêmes...
Rien de bien nouveau sous la pleine lune, Le Squelette sanglant est un tome aux relents de déjà lu. Pas de surprise du côté de l'histoire et rien de nouveau du côté de notre héroïne dont le coeur balance toujours entre un loup-garou et un vampire. Autant dans les premiers tomes, on pouvait apprécier le ton et l'humour utilisés par l'auteur pour raconter les aventures d'Anita Blake, autant au bout du cinquième tome, on attend autre chose, quelque chose de nouveau. Car les clichés sur les vampires et autres bêtes fantastiques, Laurell K. Hamilton les utilise tous : peur de la croix, les balles en argent, le cercueil... Tout y est. Certaines personnes diront que je suis de mauvaise foi car l'auteur intègre dans Le Squelette sanglant d'autres êtres surnaturels : les faeries. Certes, j'admets, mais elle ne les exploite pas. Ils sont quasiment là pour servir de décor. Mis à part des combats entre humains, vampires et faeries, il ne se passe pas grand chose. L'enquête n'en parlons pas car dès le début, on se doute du coupable.
J'avoue également que d'autres points ont tendance à fortement m'énerver, surtout lorsqu'on les retrouve d'un tome à l'autre. Passer deux pages pour savoir comment l'héroïne va s'habiller (et surtout avec des goûts douteux) et lire pendant tout le livre, des commentaires du genre "une mini-jupe, c'est dur à porter surtout quand on relève des zombies", je dis non ! Les Américains ont inventé les jeans, alors soit l'héroïne en met un, soit elle assume jusqu'au bout de montrer sa culotte. Ces détails, le lecteur s'en moque éperdûment. Quant aux bons sentiments très américains du genre "non pas avant le mariage" ou "c'est un salaud, mais il ne mérite pas de mourir", cela a aussi tendance à m'exaspérer. Je peux continuer à énumérer les points ainsi, mais je risque de m'énerver de plus en plus.
Dommage cette série semblait bien partie, mais elle est en train de tomber dans les clichés et les répétitions. Je donnerai bien un conseil à Laurell K. Hamilton : prenez exemple sur Buffy contre les vampires. C'est une saga dans le même genre, à la différence que les auteurs y font preuve d'imagination et de rebondissements et dans laquelle ils n'hésitent pas à corrompre leurs héros...