Une interview d'Hal Duncan

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A l'occasion de la sortie prochaine de Velum à la rentrée chez Denoël, nos camarades du Cafard Cosmique ont fait une interview d'Hal Duncan.

Petit extrait

Le Cafard cosmique : Vélum débarque enfin en France fin septembre, après une longue attente. La rumeur vous précède. On parle de quelque chose d’énorme. Qu’avez-vous envie de dire à vos futurs lecteurs français ?

Hal DUNCAN : Je ne veux pas trop leur en dire, justement. Je préfère qu’ils découvrent le livre par eux-mêmes, sans a priori. Autant ne pas faire de résumé, ça évitera les fausses pistes. Par contre, je tiens à dire que j’ai été impressionné par ma traductrice, Florence Dolisi, qui s’est vraiment donnée beaucoup de mal pour que l’édition française soit aussi bonne que possible. Et même si je ne lis pas le Français, je crois profondément en cette édition. J’attends avec impatience de la tenir enfin entre les mains, et je suis sûr que les lecteurs ne seront pas déçus par la traduction.
L’autre problème, c’est que mon livre est difficile à cerner, de toute façon. J’avais envie qu’il fonctionne sur différents niveaux, de façon différente. D’un point de vue technique, c’est un livre monstrueusement (follement, stupidement) ambitieux. Sa ligne narrative n’a rien de linéaire, et c’est la même histoire qui se répète - sur différents niveaux - dans un multivers moorcockien baptisé Vélum. Le tout avec les mêmes personnages, chacun d’entre eux présentés dans des versions différentes à chaque fois. La structure générale est très fragmentée, un peu comme une peinture cubiste. Le lecteur doit presque s’éloigner pour appréhender l’image dans son ensemble et ne pas y voir qu’un vague tas de formes plus ou moins géométriques. Certains lecteurs adorent ce genre de jeu textuel complexe, mais évidemment, d’autres n’y voient qu’ennui et intellectualisme vain. Du coup, j’ai aussi voulu en faire un livre plus “viscéral”, plus attirant, un livre qui accrocherait le lecteur et lui donnerait envie de lire la suite au plus vite. Je voulais quelque chose d’excitant, un vrai manège de foire, un truc qui soit comme une aventure, plus pour le lecteur que pour les protagonistes, en fait.
Au final, j’ai écrit un livre encensé par certains et détesté par d’autres, mais je suis heureux de constater que pas mal des lecteurs qui l’ont adoré ne font pas du tout partie de ce qu’on appelle le “coeur de cible”. J’ai reçu quantité de compliments de la part d’autres auteurs ou de lecteurs ayant un goût prononcé pour l’expérimental, bien sûr, mais aussi de la part de gens qui apprécient plus la Fantasy épique que l’expérimentation post-moderne, des gens qui ont vraiment été emballés. Beaucoup d’entre eux m’ont avoué qu’ils n’avaient pas tout pigé au début, mais que l’histoire leur plaisait et qu’au bout d’un moment, tout avait commencé à se mettre en place, et qu’à la fin, ils prenaient l’habitude de revenir en arrière, de faire des allers-retours dans le livre...

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