Quant à moi, je vais me coucher avec un bouquin... bonne nuit, à demain.

Modérateurs : Eric, jerome, Travis, Charlotte, marie.m
Bonjour,gulzarjoby a écrit :Tout d'abord, merci pour avoir relancé la collection SF chez j'ai lu ! Une question tout de même, intéressée à vrai dire, je suis auteur, la collection sera-t-elle ouverte aux projets littéraires nouveaux, aux auteurs français contemporains, francophones d'une manière plus large ? Je sais que j'ai lu à plus pour objectif de publier "des classiques", mais est-ce envisageable ? Etes-vous aussi ouvert à de petits essais sur la SF où qui jouxte la SF ? On sort là de la fiction il est vrai...
Merci de passer du temps sur le forum avec nous ! Gulzar Joby
Là, j'avoue que j'ai laissé tomber l'idée de l'acheter de ce fait. 20 € pour un moyen format de moins de 300 pages, j'ai décidé que ça attendra le poche ou l'occasion. Je ne peux pas investir autant pour si peu d'un auteur que je connais pas. Bon, pour Vinge ou Stephenson je l'aurais fait, je l'avoue. Et même pour Carl Sagan.Thibaud E. a écrit :(rétrospectivement, Idlewild aurait pu être un ou deux euros moins cher... mea culpa, nous nous rattraperons sur les suites)
Je plussoie.Lucie a écrit : Une petite suggestion de réédition : l'Oeil du Peintre, d'Elisabeth Lynn
Mes expériences de directeur de collection chez Folio et chez J'ai lu sont très différentes, d'abord car chaque maison a sa culture, mais aussi parce que les objectifs et les problématiques ne sont pas les mêmes. Folio SF a une vocation patrimoniale et entend faire vivre une bibliothèque de référence du genre, tandis que J'ai lu se veut davantage l'écho d'une actualité du genre, répondant (ou tentant de répondre) à la demande du lectorat. Cela influence forcément ma démarche éditoriale. Dans les faits, j'ai plus de responsabilités chez J'ai lu que je n'en avais chez Folio. Cela me donne une plus grande liberté sur pas mal de choses, mais l'envers de la médaille, c'est que quand la machine se grippe, vous êtes en première ligne.Lucie a écrit :J'aimerais bien en savoir un peu plus sur la façon dont les différentes collections que tu as dirigées ont influencé ta façon de travailler. Tu as parlé d'une différence, chez J'ai Lu, en fonction de l'équipe dirigeante, mais était-ce différent chez FolioSF ? Quels étaient/sont tes buts chez l'un et l'autre ?
Hmmm... Attention, Nouveaux Millénaires, ce n'est pas du poche, mais un format 13x20cm, soit des "petits" grands formats. Techniquement, le travail d'acquisition et d'édition des textes est le même. La raison pour laquelle il y a une séparation marquée entre la fantasy (chez Pygmalion) et la SF (chez J'ai lu) est d'ordre marketing. C'est très difficile d'associer une marque à un genre ou à une ligne dans l'esprit des libraires, à fortiori du public. Pygmalion, fort d'une longue tradition de livres d'histoire et du succès de Robin Hobb, était tout désigné pour accueillir une collection de fantasy dans le groupe (et encore, l'association Pygmalion/Fantasy est loin d'être acquise). Lorsque s'est posée la question de la marque pouvant accueillir Nouveaux Millénaires, Pygmalion a été écarté d'office, car cette maison ne possède aucun passé dans ce genre, et il aurait fallu construire une image à partir de rien, ce qui est très difficile (ou très cher). Nous parlions plus haut des enseignements du passé... c'est exactement ce qui était arrivé à la collection Imagine chez Flammarion : sans légitimité et sans communication massive pour en créer une, la pourtant très belle collection de Jacques Chambon n'a pas duré longtemps.Lucie a écrit :Et chez Pygmalion ? Faire de la fantasy en grand format et de la SF en poche, est-ce une façon de ne pas mélanger les casquettes ?
Elle est bonne, celle-là, je vais la raconter à mon patron...Lucie a écrit :Tu as ouvert Pygmalion Fantasy aux auteurs français, et même aux nouveaux, comme Raphaël Lafarge et Vincent Mondiot dont le premier roman vient de paraître. Pour quelle raison ? Une « mission de service public » ?
C'est Célia Chazel Chazel qui avait apporté le projet, et qui a donc fort logiquement assuré la direction littéraire sur cet ouvrage.Lucie a écrit :Le plaisir de la direction littéraire ?
Aucunement.Lucie a écrit :Ou bien la volonté de se démarquer d'Orbit ?
L'arrivée d'Orbit ne s'est pas traduit par une baisse de nos ventes, nous n'avons donc pas ressenti le besoin de changer de cap. Si continuer de publier de bons livres est une stratégie, alors voilà ma réponse.Lucie a écrit :D'ailleurs, quelle est la stratégie de Pygmalion face à l'arrivée de ce gros département d'Hachette qui a un peu envahi les tables des libraires ?
Dans l'absolu, c'est possible, mais concrètement ça n'est jamais arrivé, dans la mesure où nous avons déjà la reprise poche en tête au moment de l'achat des droits du livre pour le grand format. Autrement dit, quand je m'intéresse à un livre, je pense aux deux exploitations.Lucie a écrit :Arrive-t-il que l'une de tes collection soit en porte à faux vis à vis de l'autre ? Je pense par exemple à la reprise en poche des livres parus chez Pygmalion, est-il envisageable qu'elle se fasse ailleurs que chez J'ai Lu si c'est plus intéressant pour le livre, pour Pygmalion ou pour l'auteur ?
Eh bien, avant nous travaillions beaucoup avec l'un des plus gros acteurs de la fantasy, lequel a, depuis quelques années, créé son propre label poche. Il nous est donc devenu impossible d'acheter des titres chez eux. Il a donc fallu pallier ce manque.Lucie a écrit :Tu as parlé d'un « déficit de fournisseurs » et de « problèmes d'approvisionnements » pour J'ai Lu SF et j'avoue que ce point m'intrigue : on entend plutôt dire qu'il y a trop de livres, pas qu'il en manque !
Eternel débat. S'il est hors de question de changer le texte lui-même (un bar enfumé ne perdra jamais sa fumée... 1984 ne deviendra jamais 2084, pour continuer dans la même idée), on peut se poser la question suivante : est-on plus fidèle au livre si l'on conserve ses aspects les plus datés, ou bien si l'on traduit la modernité de l'époque par une modernité actuelle ? Car il ne faut pas oublier que l'auteur, au moment ou il écrivait, a peut-être voulu créer un effet de modernité, et dans ce cas-là, un dialogue suranné ira à l'encontre de l'esprit. Je serai plutôt partisan de la deuxième solution, mais évidemment, c'est au cas par cas.Lucie a écrit :Pour en revenir au vieillissement des traductions, de l'argot dans les dialogues, en particulier, que fais-tu lorsque tu es en face d'une scène où les personnages se comportent d'une façon qui n'existe plus ? Par exemple, au début du troisième millénaire, un bar enfumé ? Je suppose que tu ne réécris pas le livre. Donc qu'est-ce qui préside à la décision de retraduire ? La langue française a évolué, certes, mais l'anglais aussi. Du coup... faut-il vraiment retraduire ces dialogues surannés ? Est-ce que leur "datation" ne participe pas à leur charme ?
Gromovar a écrit :J'imagine que ce genre de choses se décide longtemps en avance, mais tu ne voudrais pas faire traduire et publier le Prototype de Brian Hodge ? Voila un très bon roman splatterpunk injustement inconnu en France.
Je n'ai lu aucun de ces romans, mais je prends note. MerciLucie a écrit :Une petite suggestion de réédition : l'Oeil du Peintre, d'Elisabeth Lynn
Bonjour, et merci de la vôtre, surtout.eleanore-clo a écrit :Bonjour
Merci de votre présence sur le forum.
Pour tout vous dire, je ne sais pas d'où sort cet adjectif "génial", je n'ai pas le souvenir de l'avoir employé. Un stagiaire très enthousiaste l'aura sans doute mis sur un quelconque communiqué de presse, mais je peux vous assurer qu'il ne figure pas sur le texte de 4e de couverture.eleanore-clo a écrit :Concernant les nouveautés de la collection (Nick Sagan) et leur côté "génial", la lectrice que je suis reste profondément méfiante. De nombreux éditeurs (pour ne pas parler de la maison Bragelonne qui en abuse systématiquement) déclarent que tous les livres qu'ils publient sont extraordinaires. Ce qui est d'ailleurs normal car on ne publie que ce en quoi on croit !
Je ne crois pas que cette surenchère publicitaire soit nouvelle. Ce qui l'est en revanche, c'est qu'elle s'applique aux produits culturels (ou serait-ce que les livres sont de plus en plus des produits et de moins en moins culturels ? Je lance le tro... le débat).eleanore-clo a écrit :La profusion de publications de "premier roman, fabuleux, du futur auteur à grand succès" semble très révélatrice d'une démarche généralisée dont j'ignore le but. Prendre des marques au cas où l'auteur se révélerait par hasard le prochain géant du genre ? Économiser sur les droits ?
Oui. Heu... non. En fait, je ne comprends pas la question, pouvez-vous reformuler ?eleanore-clo a écrit :Mais n'existent-t-il pas des critères plus objectifs du style le coût des droits d'auteurs ou encore les chiffres de ventes aux US sachant qu'il faut relativiser car la taille du marché de langue anglaise est tel que les chiffres doivent être divisés par 10 pour arriver au vrai potentiel francophone ?