[Journaliste] Lloyd Chéry du Point Pop

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[Journaliste] Lloyd Chéry du Point Pop

Message par jerome » mar. oct. 24, 2017 3:30 pm

Y'a-t-il des freins spécifiques aux littératures de l'imaginaire vis à vis des journalistes ?

Les jeunes journalistes qui ont entre 25 et 35 ans sont plus sensibles à la question pour des raisons évidentes de génération. Ceux qui avaient entre 10 et 15 ans début des années 2000 ont connus la prélogie Star Wars, la trilogie Matrix et celle du Seigneur des Anneaux. Harry Potter triomphait également en librairie à la même époque les mangas connaissaient leurs apogées en France. Cette génération millénale est beaucoup plus décomplexée par rapport aux précédentes.

Regardons maintenant la réalité des rédactions beaucoup ont des services cultures plutôt vieillissants qui sont accaparés par la littérature blanche et la fameuse rentrée littéraire. Cependant, nous voyons qu’une transition est en train de se faire, Le Point Pop en est un bon exemple avec une volonté d’engager des journalistes qui ont moins de 30 ans pour rajeunir le lectorat. Ce phénomène qui est en phase depuis 2/3 ans devrait s’accélérer dans d’autres rédactions de presse dite généraliste et il ne serait pas étonnant que l’imaginaire obtienne une certaine reconnaissance.

Les freins seraient plutôt la méconnaissance du genre, la taille des livres qui sont souvent conséquentes, le manque de temps de tout traiter. Les journalistes n’ont pas toujours le temps d’anticiper et vont plus être dans la réaction en voyant qu’un sujet va buzzer. Heureusement les adaptations au cinéma et des séries TV permettent de parler des classiques de l’imaginaire ou revenir sur les auteurs cultes. La Tour Sombre, ça, Blade Runner, Game of Thrones, ses séries appartiennent aux grandes maisons pour des raisons historiques permettent de mettre en en avant le genre et de revisiter les classiques. Malheureusement elle ne bénéficie pas toujours aux éditions indépendantes.

Comment faire selon vous pour que l'imaginaire soit mieux représenté dans les médias, notamment les grandes émissions et journaux littéraires ?

C’est plus facile à dire qu’à faire. Idéalement il faut « séduire » les rédacteurs en chef ou les journalistes et créer des liens avec les gens. Il y a quelques choses d’ingrats dans ce rapport ou l’amour et le repas que vous allez offrir n’est pas toujours perçu à sa juste valeur. La frustration existe des deux côtés, car les journalistes veulent écrire sur tout, mais se retrouvent bloqués par le temps. Ils sont souvent sous l’eau, il est important de leur tenir la main. On peut être réactif et proposer des sujets ou envoyer des livres qui vont faire écho avec l’actualité. Exemple : Un film sur Lovecraft sort, Actu SF écrit un mail avec le contact de ses spécialistes sur l’auteur et peut espérer que quelqu’un s’en empare.

Autres idées, il faudrait organiser un voyage de l’imaginaire ou pendant plusieurs jours des journalistes sont invités à s’éduquer aux genres. Le Mois de l’Imaginaire est une excellente initiative pourquoi ne pas marquer le coup et faire de la publicité ou des actions qui vont obliger les médias à parler de ce sujet pour les alerter ? Une étude a-t-elle été faite sur ce que représente l’imaginaire en nombre de livres vendus par an et de l’argent que cela rapporte par exemple ? Les grosses maisons de l’imaginaire peuvent aussi utiliser la force de frappe des grands groupes pour peser sur la balance. Un Stephen King, George R. Martin, JK Rowling ont toutes les chansons de faire des grandes émissions, mais encore faut-il avoir l’envie et les budgets pour les invités en France.

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