L’un des petits avantages de recevoir ce qu’on appelle un service de presse à la maison (grosso modo un éditeur qui vous envoie ses bouquins en espérant une bonne critique), c’est qu’il arrive parfois que les romans soient dédicacés à votre nom par l’auteur. Ca ne sert à rien de se leurrer, si un écrivain que vous ne connaissez pas vous fait cette fleur, ce n’est certainement pas parce qu’il admire votre travail… Disons plutôt qu’il espère avec la maison d’édition gagner vos faveurs en vue de l’article que vous allez écrire. C’est le genre de petites attentions qui font plaisir et qui ne mangent pas de pain…
Toujours est-il que recevoir une dédicace de Curval reste quand même une chose qui a de quoi vous mettre de bonne humeur. Mais au-delà de l’anecdote (j’ai eu une dédicace de Curval nananananère ! ! !), si je vous raconte tout ça c’est parce que ce grand monsieur de la SF française a qualifié ce roman : « d’anticipation scientifique vieux style ! »
Et je dois avouer qu’après la lecture du dit-roman, je n’aurais su trouver de meilleur qualificatif. Comme au bon vieux temps du Fleuve Noir, il s’agit ici du premier contact des humains avec une civilisation extraterrestre. Figurez-vous que des chercheurs du programme SETI (vous savez le truc qui permet d’écouter les sons en provenance de la galaxie) ont mis le doigt sur quelque chose de véritablement extraordinaire. Ils ont découvert qu’un robot extraterrestre émettait de l’étoile la plus proche de chez nous. Joie et bonheur me direz-vous ? Eh bien pas du tout. Ces mêmes chercheurs, après de longues heures à mettre à contribution leurs neurones et à effectuer de multiples calculs, ont conclu que ce robot était la première vague d’une invasion de la Terre. A l’aide de ses émissions, il aurait même installé un virus discret mais terriblement efficace qui fait des ravages sur la toile sans que quiconque puisse s’en apercevoir.
Les mesures seront radicales : envoyer une navette pour détruire le robot. Le seul problème c’est que le voyage doit durer plus d’une centaine d’années terrestres et que le temps presse. Il s’agit de revenir avant que les méchants extraterrestres ne débarquent en chair et en os sur notre planète bleue. D’où la course contre la montre qui s’engage. Il faut mobiliser l’opinion, lever assez de fonds, convaincre les gouvernements, construire la navette… Bref, la mission ne partira pas avant une trentaine d’années. Arrivera-t-elle à temps pour contrer les envahisseurs ?
Plutôt que de nous livrer un roman d’action, Philippe Curval a décidé dans ce roman de prendre son temps. S’il le qualifie d’ « anticipation scientifique », c’est tout simplement que l’on assiste à toutes les étapes, quasiment de la découverte du robot au retour de la mission. Et à chaque fois, tout est pesé pour que cela soit réaliste au possible, scientifiquement crédible. En gros, c’est de la hard science avec le talent de Curval pour délier le tout. On est facilement pris par l’intrigue, les personnages sont attachants… Bref, Voyage à l’envers est un bon petit roman qui vous fera partir dans les étoiles à des milliards d’années lumière de Star Wars. Cool !