Icares 2004

Icares 2004

Je pense que vous avez parfaitement conscience qu’il est hors de question – mais alors hors de question – que je résume dix-neuf nouvelles ou que je les classe par niveau de qualité. Tout d’abord, parce que ça n’intéresse personne, ensuite parce que ce n’est pas mon rôle et enfin parce que l’anthologie Icares 2004 mérite meilleur traitement !

Il est toujours passionnant de voir des auteurs se livrer à l’exercice de style de l’anthologie à thèmes (selon le terme moderne) ou de retrouver une compilation d’auteurs classiques et moins classiques du genre. Il est encore plus agréable, pour le fan, de se procurer un véritable guide des influences SF du moment.
Comprenez par SF un raccourci des trois termes génériques, fantasy, fantastique et science-fiction.

On ne va pas commencer à pinailler… Il manque tel auteur, sans doute, ou tel autre est superflu… On s’en fiche un peu. Richard Comballot a réussi à réunir dix-neuf bons textes, d’auteurs très connus et d'autres un peu moins, en mélangeant les genres et les thèmes. Encore mieux, il les présente dans un Dictionnaire des Auteurs, sans promotion réelle mais avec un petit plus non négligeable : leur parcours, leurs projets et son avis. Un véritable guide de lecture, on vous dit ! Et encore plus fort : il y arrive sans faire preuve de l’habituel (et ô combien insupportable) complaisance de l’anthologiste en proie à la déformation professionnelle.

Parlons de l’anthologie elle-même. On pourrait la présenter comme une sorte de catalogue idéal de chez Mnémos. Au sommaire et par ordre alphabétique:

Jean-Pierre Andrevon, Jacques Barbéri, Francis Berthelot, Pierre Bordage, Richard Canal, Richard Comballot, Philippe Curval, Michel Demuth, Catherine Dufour, Jean-Claude Dunyach, Jean-Pierre Fontana, Jean-Jacques Girardot, Johan Heliot, Michel Jeury, Hervé Jubert, Jonas Lenn, Xavier Mauméjean, Jean-Pierre Vernay et Daniel Walther.

On y trouve de la fantasy assez classique, du Space Opera, du fantastique, de la pure science-fiction… Avec un tel casting et une telle richesse de genres et de styles, on peut facilement classer Icares 2004 dans les indispensables, ne serait-ce que pour se tenir au courant des voix de l’imaginaire francophone, entendues et compilées par Richard Comballot. Et rien que pour la préface de Francis Berthelot, on en redemande !

Petite remarque amusée et soulignée par l’anthologiste : Catherine Dufour est la seule femme de ce casting… Loin de moi l’idée de réveiller le vieux débat sur le genre dans les genres… Il semblerait que l’auteur (et pas l’auteure, quelle horreur !) ait effectivement la plume la moins « féminisée » de la nouvelle génération française, ceci expliquant peut-être cela. Mais bon, on ne va pas s’en plaindre, sous prétexte d’égalité mal venue. Si un texte écrit par une femme méritait bien sa place dans cette anthologie, c’est celui de Catherine Dufour, remarquée depuis longtemps pour ses romans et enfin pour ses nouvelles.