Août 2046, Stéphane Dumont, psychiatre de bord de l’Andromède IV, assiste impuissant au mal-être grandissant des passagers de cette mission de colonisation spatiale d’une ampleur inédite, jusqu’à l’arrivée de ce drame...
Alors qu’il sent à son tour ce mal collectif le gagner, sa seule soupape est le long échange épistolaire qu’il entretient avec sa fille Élisabeth, microbiologiste restée sur Terre...
Le psy et sa fille séparés par… l’espace
Stéphane Dumont est un psychiatre. Son boulot est de surveiller la santé mentale de l’équipage de l’Andromède IV, un vaisseau spatial en route pour Ganymède. Il n’a pas pu éviter que Konrad, un de ses amis, se suicide. Et depuis, on va dire qu’il est beaucoup inquiet pour l’équipage. Il s’en ouvre à sa fille Elisabeth, une microbiologiste restée sur Terre, dans des mails longs comme le bras. Elisabeth qui est en train de mettre au point une espèce de Lichen très résistante et nourrissante, capable de nourrir l’humanité sur Terre et dans l’espace.
La folie monte à bord de l’Andromède, jusqu’au jour où l’alarme se déclenche : Stéphane monte dans une capsule. Pourra-t-il revenir sur Terre ?
Un récit singulier
Olivier Crépin, un dessinateur principalement connu pour Bruno : portrait d’un professeur titulaire remplaçant (Moulin Boissard, 2023), livre ici un album long, très découpé, s’inspirant de la démarche des romanciers du courant de conscience tel William Faulkner et Virginia Woolf. On pénètre allègrement dans l’esprit de Stéphane, entre ses mots et les images qu’il suscite. C’est aussi un dialogue à deux voix entre un père et sa fille tandis que l’angoisse menace dans le vide spatial. Etrange album, conseillé à ceux qui veulent sortir des sentiers battus.
Sylvain Bonnet